Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a estimé samedi que la paix était en "bonne voie" dans son pays, en proie dans sa moitié est à des conflits chroniques depuis près de deux décennies, a-t-on appris de source officielle.
Il a estimé que la "déroute" de la rébellion congolaise Mouvement du 23 mars (M23), la fin jugée proche de deux rébellions ougandaises et le début du "désarmement volontaire" de combattants hutu rwandais "illustrent que la RDC est sur la bonne voie pour sa pacification", indique un compte-rendu du porte-parole du gouvernement, Lambert Mende.
M. Kabila a par ailleurs fait part de sa "volonté de rattraper le temps perdu en guerres, séditions et destructions" et a demandé de "nouveaux investissements, qui sont possibles maintenant du fait du retour de la stabilité", selon la même source.
Ce document résume les propos du président pendant sa rencontre avec les ambassadeurs et Martin Kobler, le chef de la Mission de l'ONU, l'une des plus grandes au monde et dotée d'une brigade devant combattre les dizaines de groupes armés locaux et étrangers, auteurs de meurtres, viols, et d'enrôlement d'enfants.
Début novembre, au Nord-Kivu, l'armée et la Monusco ont défait le M23, et des attaques de grande envergure ont commencé début 2014 contre la rébellion islamiste ougandaise ADF-Nalu (Alliance des forces démocratiques et de l'Armée nationale pour la libération de l'Ouganda), qui a subi d'importants revers.
- Reddition -
Des offensives ciblent aussi la LRA (Lord's resistance army), le sanglant groupe armé ougandais de Joseph Kony, recherché par la Cour pénale internationale.
En revanche, les attaques d'ampleur promises depuis novembre contre les Hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dont des membres ont participé au génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, qui a fait 800. 000 morts selon l'ONU, se font attendre.
Vendredi, une centaine de FDLR - qui seraient entre 1. 500 et 4. 000, selon les sources - se sont rendus et ont remis une centaine d'armes. D'autres combattants pourraient faire reddition. La rébellion espère ainsi obtenir un improbable dialogue avec Kigali.
D'après M. Kabila, la paix passe notamment par "la bonne foi de ce ceux des pays voisins qui sont devenus des acteurs clés dans les perturbations vécues à l'est du Congo", indique le compte-rendu.
En février 2013, onze pays africains ont signé l'accord d'Addis Abeba, par lequel la RDC s'engage à mener des réformes politiques, sociales et sécuritaires. Les autres pays - dont le Rwanda et l'Ouganda, accusés malgré leurs démentis d'avoir soutenu le M23 - s'engagent quant à eux à n'appuyer aucune rébellion dans l'Est congolais. 01062014 Jeuneafrique
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