Afin de régler la crise causée par l'expulsion ou le retour de nombreux ressortissants de RDC vivant au Congo, de hauts responsables de la RDC et du Congo se sont retrouvés lundi à Kinshasa.
Les deux pays voisins, séparés par un fleuve, ont décidé de se réunir, lundi 1er juin à Kinshasa, afin de tenter de mettre un terme à la crise qui les oppose sur la question de l'expulsion des ressortissants de RDC au Congo. Les deux délégations comptaient chacune une trentaine de membres et étaient conduites par le ministre de l'Intérieur de leur pays : pour la RDC, Richard Muyej, et pour le Congo, Raymond Mboulou.
Dans son discours, le Premier ministre congolais a accusé la "république soeur du Congo" d'avoir procédé à des "expulsions massives sans aucun respect des droits humains". D'après lui, les expulsions et retours contraints se chiffrent désormais à près de 137 000, et le flux des retours a nettement baissé, passant de plusieurs milliers par jour à plusieurs centaines.
Son homologue congolais a pour sa part estimé qu'"environ 2 000" ressortissants de l'ex-Zaïre ont été expulsés et que "près de 128 000" autres sont rentrés dans le cadre des "retours volontaires" faute de "document" nécessaire pour vivre légalement au Congo.
Il a par ailleurs justifié l'opération par une hausse de la criminalité des étrangers, et notamment celle des "kuluna", ces délinquants armés de machette qui ont parfois fui la police de RDC en traversant le fleuve Congo, frontière naturelle entre Kinshasa et Brazzaville. Chacun a campé sur ses positions, mais les ministres ont dit vouloir trouver une solution acceptable pour les deux parties. La fin des travaux est prévue mardi.
L'opération d'"assainissement" de Brazzaville, lancée le 4 avril, a rapidement tourné à une vaste opération d'expulsion des "Zaïrois", en règle ou non, et des dizaines de milliers de ressortissants de RDC sont rentrés d'urgence, selon des ONG et des témoignages recueillis sur place. Deux hauts responsables des Nations unies, dont le chef de la Mission de l'ONU en RDC, Martin Kobler, avaient exigé fin mai que le Congo cesse "immédiatement les expulsions de ressortissants de la RDC" et qu'il enquête sur les allégations de violations des droits de l'Homme.
Brazzaville, qui a reconnu des dérapages et radié 17 policiers, avait toutefois jugé "grossières" ces déclarations. Le Congo estime qu'environ 400 000 ressortissants de la RDC vivent encore au Congo, où la plupart exercent des métiers peu qualifiés.
(Avec AFP) 03062014 Jeuneafrique
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