Au moins 22 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans des affrontements entre des ex-rebelles Séléka, à dominante musulmane, et des milices chrétiennes anti-balaka dans l'est de la Centrafrique, a-t-on appris jeudi auprès de la gendarmerie locale.
"Au moins 22 personnes ont été tuées et plus d'une trentaine d'autres blessées dans des affrontements qui ont éclaté lundi et mardi derniers dans le village de Liwa, à 10 km de Bambari" (est), a affirmé à l'AFP une source au sein de la gendarmerie locale ayant requis l'anonymat.
Ces violences opposaient "des ex-Séléka appuyés par des peuls armés et des anti-balaka", a précisé la même source.
"On dénombre aussi 127 maisons d'habitation incendiées par les ex-Séléka et peuls armés. D'autres personnes ont été enlevées et conduites à Bambari par ces derniers, qui ont exécuté publiquement mardi deux hommes", a précisé la source.
A Paris, le ministère français de la Défense a également fait état jeudi de "combats" entre ex-Séléka et anti-balaka dans les environs de Bambari les 6 et 10 juin.
"Nous avons retrouvé en particulier le corps de cinq chrétiens et de deux musulmans", a indiqué un porte-parole de l'état-major de l'armée française, le colonel Gilles Jaron, lors d'une conférence de presse au ministère.
Les forces françaises de l'opération Sangaris sont positionnées à Bambari, où un accrochage les avaient opposées, fin mai, à des "éléments incontrôlés" de l'ex-Séléka, selon Paris.
"On est toujours dans cette même logique. On ne sait pas qui a frappé le premier", a ajouté le colonel Jaron.
Joints au téléphone par l'AFP, des responsables Séléka ayant requis l'anonymat ont confirmé ces affrontements, affirmant qu'il s'agissait d'une "riposte de (leurs) éléments à des attaques des anti-balaka".
Mi-mai, plusieurs cadres du mouvement avaient affirmé vouloir restructurer la Séléka et ont installé leur quartier général à Bambari, région où sont également signalés des mouvements de miliciens chrétiens anti-balaka, hostiles aux combattants Séléka majoritairement musulmans.
La Séléka avait pris le pouvoir à Bangui en mars 2013, puis été mise en déroute début 2014 après la démission forcée de son chef Michel Djotodia de la présidence de la République. Désormais, les combattants du mouvement, sans réelle ligne de commandement, écument la province, se rendant coupables de nombreuses exactions.
Le gouvernement centrafricain de transition, appuyé par la communauté internationale, a dénoncé l'installation à Bambari du nouvel état-major formé à la mi-mai par d'ex-Séléka. 14062014 Jeuneafrique
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