Égypte : 13 hommes seront jugés pour des agressions sexuelles place Tahrir
le 15/06/2014 10:26:46
Égypte

Treize hommes accusés d'avoir violé et agressé sexuellement plusieurs femmes sur la place Tahrir au Caire vont être jugés en Egypte, a annoncé samedi le procureur général.

Les 13 hommes, dont un mineur, seront jugés pour "enlèvement, viol, agression sexuelle, tentative de meurtre et de torture" pour des évènements ayant eu lieu le 25 janvier 2013, lors de l'anniversaire des 2 ans de la révolution, et les 3 et 8 juin 2014, alors que des millions de personnes étaient massées place Tahrir pour célébrer l'élection puis la prestation de serment d'Abdel Fattah al-Sissi, le nouveau président égyptien. Ces accusations sont passables de la peine de prison à vie.

Parmi eux se trouvent 7 hommes qui avaient été arrêtés peu après l'agression le 8 juin d'une jeune étudiante lors des célébrations pour l'investiture de M. Sissi.

Il n'est cependant pas clair si ces suspects sont directement liés ou non à l'agression de la jeune femme, qui a été filmée, vraisemblablement à l'aide d'un téléphone portable, et dont les images la montrant couverte de bleus et de sang à moitié nue au milieu de la foule sont devenues virales.

Le ministère public a affirmé que la police recherchait l'auteur de cette vidéo, affirmant qu'il avait agit contre "la moralité publique".

Les agressions sexuelles sont nombreuses sur la place Tahrir, et avaient été médiatisées après plusieurs cas de femmes journalistes notamment des étrangères victimes parfois mêmes de viols, selon des témoignages.

Au moins neuf agressions sexuelles se sont produites au cours de manifestations célébrant la victoire de M. Sissi à la présidentielle, selon des militants.

Une femme a notamment été brûlée à l'eau bouillante sur Tahrir par trois assaillants qui l'ont déshabillée avant de s'en prendre à sa fille, selon le bureau du procureur.

L'Egypte a adopté ce mois-ci sa toute première législation punissant spécifiquement le harcèlement sexuel, avec une série de sanctions allant de l'amende à la prison ferme.

Mais ces amendements ont été jugés "insuffisants" par un groupe de 25 associations de défense des droits de l'Homme, qui ont appelé à une "stratégie globale" pour lutter contre ce phénomène dont 99% des femmes affirment avoir été victimes, qu'elles soient vêtues "à l'occidentale" ou voilées, selon une étude de l'ONU parue en 2013.
15062014
Jeuneafrique

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