Le Brésil, qui n'a pas été souverain lors de ses deux premiers matches, a deux missions capitales lundi à Brasilia pour son dernier match de poule contre le Cameroun: terminer premier du groupe A et retrouver son jeu face à Samuel Eto'o dont ce sera sans doute la dernière apparition en Coupe du monde.
La première mission, comptable, parait largement à sa portée. Avec quatre points (+2) contre 4 au Mexique (+1) et 3 à la Croatie (+2), la Seleçao est assurée de la première place en cas de victoire et pourrait l'obtenir avec un nul si Croatie et Mexique se neutralisent.
Petit bémol, et c'est un petit événement au Brésil, l'équipe n'est pas encore qualifiée.
Les Brésiliens ont en tout cas choisi de ne pas jouer avec le feu en essayant de choisir leur adversaire (Pays-Bas ou Chili). "Dans la vie comme au football, si tu choisis le mauvais chemin, tu le paies. On ne peut pas penser que ce serait mieux de terminer 2e pour éviter tel ou tel adversaire. On veut être premiers. Les seconds ne servent qu'à féliciter les premiers", a précisé Dani Alves.
L'arrière droit a toutefois reconnu qu'il fallait que le Brésil "travaille" pour s'améliorer, admettant qu'il n'était pas "satisfait" de ses performances.
C'est la deuxième mission: retrouver le jeu dominateur qui avait permis au Brésil de s'imposer à la Coupe des Confédérations et devenir le grand favori de la compétition. Dix jours après le match d'ouverture, la Canarinha fait moins peur. Les deux matches contre la Croatie et le Mexique ont montré plus de lacunes que de certitudes. Et pourtant, c'est exactement la même équipe qui avait remporté le trophée en 2013.
- L'interrogation Fred -
David Luiz souligne que les autres équipes ont "travaillé" depuis la Coupe des Confédérations. "Ils ont leur rêve aussi", rappelle-t-il et fait mine d'être satisfait des prestations brésiliennes: "Il faut savoir souffrir mais aussi comprendre le grand match qu'on a fait contre le Mexique. Physiquement, tactiquement. . . Si on fait les mêmes matches lors des prochaines rencontres, on ira loin. (. . . ) Si tu gagnes 3-0, 3-0, 3-0, après en huitièmes (de finale), t'as un match difficile, tu perds et t'es à la maison sans même avoir compris que tu jouais une Coupe du monde".
Deux compartiments de jeu sont particulièrement déficients: l'attaque avec un Fred aux abonnés absents et une animation offensive faible ainsi que les postes des latéraux.
Si Fred est unanimement soutenu par ses camarades à l'image de Dani Alves qui a qualifié de "débiles" les critiques de l'ancienne star anglaise Alan Shearer envers son coéquipier. Il n'empêche, des millions d'observateurs et de Brésiliens constatent que Fred touche peu de ballons (13 en moyenne contre 37 à ses partenaires) et il ne pèse pas sur le jeu.
Autre, interrogation, Hulk. Passé à travers lors du match d'ouverture, l'attaquant du Zenith, touché à une cuisse, n'a pas joué contre le Mexique mais semble à nouveau apte. Samedi, Luiz Felipe Scolari l'a un peu chambré en lui donnant la dernière chasuble de titulaire. S'il retrouve son niveau il pourrait ouvrir les brèches attendues.
- Eto'o, la sortie -
Un autre souci concerne les latéraux pris entre l'envie d'attaquer et le risque du contre. Contre la Croatie, ils sont montés laissant des boulevards. Contre le Mexique, ils sont restés chez eux et n'ont pas apporté le danger. Il leur faut trouver le bon ajustement.
Côté camerounais, ce dernier match est plus important qu'il n'y parait après avoir présenté une image indigne lors des premiers matches, s'être bagarrés sur le terrain (Ekotto-Moukandjo), avoir menacé de faire grève et comme d'habitude s'être disputés avec la fédération pour des histoires d'argent.
Le sélectionneur doit choisir entre lancer des jeunes et préparer l'avenir tout en ménageant les susceptibilités dans un groupe au bord de l'implosion. Il faut aussi offrir à Samuel Eto'o, une sortie honorable à 33 ans pour son 4e Mondial.
Il a porté le maillot des Lions Indomptables à 117 reprises, il a été le meilleur buteur des deux CAN (2000-2002) qu'il a remportées, il a été champion olympique 2000, finaliste de la coupe des Confédérations 2003 avec un but contre le Brésil en début de tournoi, mais il n'a jamais réussi à vraiment briller en Coupe du monde. . . 24062014 Jeuneafrique
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