Dans le centre de la Centrafrique, dix-sept membres de la minorité peule musulmane ont été tués lundi 23 juin dans l'attaque de leur campement. Les milices anti-balaka de la zone nient être à l'origine du massacre.
"Dix-sept personnes, toutes des membres de la minorité peule, ont été tuées lundi par des jeunes armés se réclamant des anti-balaka, lors d'une attaque de leur campement. Certains corps ont été mutilés et brûlés par les assaillants". L'officier des forces de l'Union africaine (Misca), qui s'exprimait depuis la capitale Bangui, a ajouté que suite à ces attaques, la ville de Bambari avait été le théâtre de représailles menées par des combattants de l'ex-rébellion Séléka.
"Des tirs ont été entendus dans certains quartiers [de Bambari], faisant quelques morts ainsi que des blessés et fuir au moins 6 000 personnes à l'évêché, à la cathédrale Saint-Joseph notamment." Aucun bilan précis des victimes de ces représailles n'était disponible mardi matin.
À Bambari, où l'ex-rébellion Séléka a installé son nouvel état-major, des soldats français de l'opération Sangaris ont pris position pour tenter de calmer la tension.
Interrogés, des responsables anti-balaka ont nié toute implication de leurs miliciens dans ces nouvelles violences. Selon eux, l'attaque serait le fait de "jeunes incontrôlés agissant de leur propre chef pour des raisons inavouées".
"Ce n'est pas au moment où les responsables anti-balaka et ex-Séléka sont entrés en contact, dans la perspective d'une dynamique de paix et de réconciliation, que les anti-balaka vont se livrer à de pareils actes", a affirmé l'un d'eux, Brice-Emotion Namsio.
Représaille sur représaille
Il y a deux semaines, au moins 22 personnes avaient été tuées dans le village de Liwa, situé dans la même zone. Les auteurs de l'attaque avaient été assimilés aux ex-Séléka et aux Peuls. La semaine dernière, au moins 10 corps portant des marques de sévices avaient été repêchés dans la rivière Ouaka, dans la région de Bambari.
Depuis un an, les exactions des groupes armés contre les civils ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. De nombreux civils musulmans sont contraints de fuir des régions entières face aux violences des milices anti-balaka, tandis que dans d'autres régions les populations chrétiennes restent sous la coupe des combattants Séléka.
Dans un rapport publié mardi, la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) a rappelé que des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité ont été commis en Centrafrique et continuent de l'être. Dans ce "conflit de l'impunité", les auteurs échappent à toute poursuite du fait de la faillite de l'État centrafricain.
(Avec AFP) 25062014 Jeuneafrique
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