La force collective grecque a finalement eu raison des individualités ivoiriennes. A quelques secondes d'une qualification historique pour les huitièmes de finale, les Eléphants ont concédé un penalty qui permet aux Hellènes d'arracher la deuxième place du groupe C.
La Côte d'Ivoire avait rendez-vous avec son histoire, à Fortaleza. Après deux campagnes infructueuses en 2006 et 2010, elle s'offrait, enfin, l'opportunité de se hisser pour la première fois en huitièmes de finale d'une Coupe du monde. En face, les Grecs ont eux aussi une page à écrire. Comme les Ivoiriens, ils ont échoué deux fois au premier tour (1994 et 2010).
Pas besoin d'une épreuve de mathématiques de quatre heures pour calculer les chances des Éléphants de se qualifier. Une victoire devait l'envoyer au paradis. Un nul et la probabilité devenait très forte.
Pour créer l'exploit, le sélectionneur Sabri Lamouchi effectue plusieurs changements dans son onze de départ. Contraint de composer sans son leader défensif Didier Zokora, suspendu, il choisit de titulariser un autre briscard en la personne de Kolo Touré. Devant, la surprise vient de Didier Drogba qui débute la partie. Et avec le brassard. En effet, la star ivoirienne était utilisée comme joker à l'heure de jeu jusqu'à présent.
Avec son quatuor offensif Gervinho-Yaya Touré-Kalou-Drogba, la Côte d'Ivoire affiche clairement des ambitions portées vers l'avant. Elle tente de le traduire dans son jeu dès l'entame. Les débats sont plutôt équilibrés mais les Éléphants se montrent plus tranchants avec un Drogba prêt à croquer dans chaque ballon comme un mort de faim. Après avoir magnifiquement lancé Gervinho dans la profondeur (9e), il porte à nouveau le danger dans la défense grecque en jouant un rôle de pivot (15e).
Les Grecs ne se laissent pas faire et donnent du fil à retordre aux Ivoiriens. Mais ils doivent faire sans leur ailier Koné et leur gardien Karnezis, sortis sur blessure dans les 25 premières minutes du match.
La rencontre ne s'emballe pas vraiment malgré l'enjeu et il faut une énorme occasion grecque pour secouer les vingt-deux acteurs. Décalé par Samaras, Cholevas tente sa chance à l'entrée de la surface mais sa frappe s'écrase sur la barre.
Une première alerte pour les Ivoiriens. Avant la sanction. Peu dangereux après leur bon début de match, ils se font surprendre par une contre-attaque des Hellènes. Après un ballon perdu par Tioté, ils se lancent à l'abordage et, Samaris, seul devant Copa, ouvre le score et envoie virtuellement son équipe en 8es (42e).
Dos au mur, les Éléphants organisent leur rébellion en s'appuyant sur leurs atouts : la vitesse et la percussion. Gervinho, Kalou et Drogba menacent la défense grecque mais leur manque de précision dans le dernier geste complique la tâche. La Grèce ne recule pas et cherche le break par Lazaros (54e) et Salpingidis d'une frappe lointaine (59e).
Si près du huitième ciel
Le danger ivoirien vient des quatre coins du terrain mais les Éléphants ne jouent pas ensemble. Et s'exposent à des assauts des hommes de Santos à l'image de Karagounis qui ne se pose pas de question à trente mètres des buts, plein axe, et envoie un missile sur la barre de Barry.
Paradoxalement, les Ivoiriens vont trouver la faille sur l'une de leurs rares actions collectives. Le bon travail de Kalou fait la différence et permet à Gervinho, côté gauche, de servir Bony en retrait. L'attaquant de Swansea remet les compteurs à zéro (74e).
Le dernier quart d'heure est interminable pour les Ivoiriens et leur coach, en nage sur la touche. Les Grecs donnent tout dans les ultimes minutes et s'installent dans le camp adverse. Leur abnégation va finalement avoir raison de l'espoir ivoirien. Sio bloque le pied de Samaras dans la surface de réparation et offre aux champions d'Europe 2004 une balle de match dans les arrêts de jeu. Il n'en faudra pas plus à l'attaquant pour assommer la Côte d'Ivoire et envoyer la Grèce en 8es.
Après avoir été si près du huitième ciel, les Éléphants finissent ce Mondial six pieds sous terre. Jamais elle n'avait été aussi proche de l'exploit. Mais le courage grec a fait la différence. La Côte d'Ivoire peut avoir des regrets. Elle termine troisième, la Colombie et la Grèce sont les qualifiées du groupe C. 25062014 Jeuneafrique
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