Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a effectué vendredi une brève visite à Khartoum où il devait chercher à former une alliance contre l?extrémisme islamiste, au lendemain de sa participation à un sommet africain qui a signé son retour sur la scène continentale.
M. Sissi s'est entretenu avec le président Omar el-Béchir des relations bilatérales et des questions d'intérêt commun, a indiqué l'agence officielle Suna, sans autre précision. Il a quitté le pays à l'issue de cette visite d'environ deux heures, a constaté un photographe de l'AFP.
Selon des témoins, quelque 300 islamistes ont manifesté contre la visite de celui qui a lancé une implacable répression contre les Frères musulmans en Egypte, après avoir destitué le président islamiste Mohamed Morsi, issu de la confrérie.
Jeudi, devant le sommet de l'Union africaine (UA) à Malabo, M. Sissi avait estimé que l'Afrique était "menacée par le terrorisme transfrontalier" des groupes jihadistes.
"Nous condamnons toute forme de terrorisme", avait-il lancé. Il "détruit les Etats, les populations et porte atteinte à la religion", a aussi dit le président égyptien, appelant ses pairs à n'"avoir aucune forme d'excuse pour le terrorisme" et à "faire face avec force à ce fléau pour préserver la dignité de nos populations et nos économies".
Par sa présence, M. Sissi a signé le grand retour de l'Egypte sur la scène continentale, après la suspension du pays de l'UA dans la foulée de son coup d?État en juillet 2013 contre son prédécesseur, Mohamed Morsi
"L'Egypte est en train de construire une alliance régionale pour combattre le terrorisme islamiste", a indiqué l'analyste politique de l'Université de Khartoum Safwat Fanous à l'AFP, en citant parmi les piliers de cette alliance des pays du Golfe et l'Algérie où M. Sissi s'est rendu brièvement mercredi, sa première visite à l'étranger depuis son élection fin mai.
Selon l'analyste soudanais, l'Egypte souhaite "voir Khartoum partie prenante de cette alliance pour isoler le Qatar et la Turquie", principaux soutiens des Frères musulmans.
Le Qatar s'est rangé ouvertement du côté des Frères musulmans, réprimés en Egypte après avoir été chassés du pouvoir, tandis que les autres monarchies du Golfe ont apporté un soutien politique et financier à M. Sissi.
Le régime soudanais a été mis en place en 1989 à la faveur d'un coup d'Etat soutenu par les islamistes. 28062014 Jeuneafrique
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