Lundi à Brasilia, le Nigeria disputera pour la troisième fois de son histoire (après 1994 et 1998) les huitièmes de finale de la Coupe du monde, face à la France. Claude Le Roy, le sélectionneur du Congo, et Patrick Mboma, l’attaquant du Cameroun, livrent leur vision des Super Eagles.
Une défense pas toujours rassurante. C’est clairement le point faible des champions d’Afrique 2013, malgré la présence de Vincent Enyeama, qui confirme sa saison lilloise. "C’est un gardien de but de haut niveau. Malheureusement pour le Nigeria, le reste de la défense donne moins de garanties. Elle manque de vitesse et n’aime pas se déplacer latéralement. Face à la France, qui est une des équipes qui font le plus de centres, elle va souffrir", note Claude Le Roy. "Cela manque de rigueur. J’ai même envie de dire que tactiquement, c’est fait un peu à l’africaine. Stephen Keshi n’a pas réussi à donner une vraie rigueur tactique à son groupe. D’un match à l’autre, je n’ai pas l’impression que les Nigérians soient capables d’en changer, comme l’Algérie a su le faire", intervient Patrick Mboma, lequel a un avis mitigé sur Obi Mikel, la star nigériane. "Il donne l’impression de jouer juste, mais je trouve qu’il a surtout tendance à ralentir le jeu de son équipe."
Attention devant. Même si le Nigeria n’a inscrit que onze buts en huit matchs de qualification et trois lors du premier tour, le principal danger pour la France est à chercher dans le secteur offensif des Super Eagles. "Musa, Emenike, Odemwingie – lequel est en pleine résurrection - c’est du très bon niveau. Ce sont des joueurs complémentaires, qui peuvent marquer ou faire marquer n’importe quand", apprécie Le Roy, qui insiste également sur la puissance athlétique nigériane. "L’avantage qu’aura le Nigeria face à la France, c’est qu’il n’aura pas à faire le jeu, ce dont il ne raffole. Les Bleus devront faire attention aux contres, car les Super Eagles ont la capacité de se projeter très vite devant", ajoute Mboma.
La France malgré tout ? Claude Le Roy, qui supporte toujours les équipes africaines sauf quand elles jouent contre la France, pronostique une victoire des Bleus "avec un ou deux buts d’écart, même si le Nigeria a les qualités pour passer ce tour et créer une surprise." Une analyse partagée par Patrick Mboma, qui fait de la France le favori logique de ce huitième de finale. "Je vois un succès des français 2-1, parce qu’ils sont supérieurs, surtout s’ils jouent comme ils l’ont fait face au Honduras (3-0) et la Suisse (5-2)." 30062014 Jeuneafrique
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