La chef de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss), Hilde Johnson, a appelé lundi la communauté internationale à accroître la pression sur les deux camps rivaux afin qu'ils tiennent leurs engagements à faire la paix d'ici au 10 août.
Le 10 juin, le président sud-soudanais Salva Kiir et son ancien vice-président et désormais ennemi Riek Machar s'étaient engagés à mettre en place un cessez-le-feu - conclu à deux reprises mais jamais appliqué - et à former un gouvernement de transition sous 60 jours.
"Le temps presse, la pression internationale est essentielle", a déclaré Hilde Johnson lors d'une conférence de presse à l'ONU, à quelques jours de la fin de son mandat à la tête de la Minuss. "J'encourage le Conseil de sécurité et tous les Etats membres à y contribuer (. . ) ce genre de pression produit des résultats", a-t-elle ajouté.
Elle a souligné que la protection de plus de 100. 000 civils dans les neuf bases de l'ONU au Soudan du Sud était pour le Minuss un "effort herculéen" et un "défi énorme". "Ce n'est pas une solution à long terme", a-t-elle estimé. "La seule solution est que ces gens rentrent chez eux et pour cela les parties au conflit doivent tenir leurs promesses".
Le nombre de civils sud-soudanais réfugiés dans les bases des Nations unies au Soudan du Sud a dépassé la barre des 100. 000 pour la première fois depuis le déclenchement du conflit en décembre 2013. Les conditions de vie très difficiles sur ces bases sont aggravées par les précipitations torrentielles de la saison des pluies.
Selon Mme Johnson, les renforts prévus pour la Minuss "devraient être totalement déployés d'ici septembre", portant ses effectifs à 12. 500, au lieu de 8. 100 environ à l'heure actuelle.
Elle a aussi insisté sur la nécessité que les responsables de violations des droits de l'homme au Soudan du Sud rendent des comptes, "sinon il ne pourra pas y avoir de réconciliation" à l'issue du conflit. L'ONU estime que des crimes contre l'humanité ont pu être commis par les partisans du président Salva Kiir ou de Riek Machar.
Les combats, ainsi que les massacres et exactions contre les civils sur des bases ethniques, ont déjà fait des milliers, voire des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 1,5 million de personnes. La prolongation du conflit fait aussi craindre à l'ONU une famine. 01072014 Jeuneafrique
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