Maroc : le rappeur "Lhaqed" à nouveau condamné, à 4 mois de prison
le 02/07/2014 11:13:16
Maroc

Le rappeur Mouad Belghawat, considéré comme le chanteur du mouvement du 20-Février, a été condamné mardi à quatre mois de prison, à la suite de nouveaux démêlés avec les forces de l'ordre, sa troisième condamnation en moins de trois ans au Maroc.

Âgé de 26 ans, "Lhaqed" ("le rancunier", son surnom) avait été arrêté en mai en marge d'une rencontre de football et inculpé pour "ébriété sur la voie publique", "atteinte à agents des forces de l'ordre", "insultes" et "vente de billets au marché noir".

Condamné par un tribunal d'Aïn Sebaa, près de Casablanca, pour ces deux premiers chefs d'inculpation, le rappeur, qui n'a cessé de clamer son innocence, a écopé de quatre mois de prison ferme, selon un correspondant de l'AFP.

Il devra aussi verser 15. 000 dirhams (1. 350 euros) aux deux policiers qui s'étaient portés partie civile, ainsi qu'une amende de 500 dirhams (45 euros), d'après la même source.

Le jugement a été rendu en l'absence du prévenu et de ses avocats, qui se sont retirés lors de la dernière audience, déplorant que le tribunal n'ait "retenu aucune de (leurs) requêtes", dont "la convocation des officiers de police judiciaire ayant rédigé les PV" et celle "des témoins à décharge".

Le rappeur, lauréat en 2012 du prix de l'intégrité de l'ONG Transparency Maroc, est incarcéré depuis un mois et demi à la prison d'Oukacha, d'où il était sorti en mars 2013 après avoir purgé une peine d'un an pour "outrage à la police", en raison d'un clip diffusé sur Youtube.

Il lui avait alors notamment été reproché un photomontage d'un policier dont la tête avait été remplacée par celle d'un âne.

Ce chanteur est une des figures du mouvement du 20-Février, né durant le printemps arabe, qui réclame des réformes politiques et sociales profondes au Maroc. Les activités du 20-F ont décliné depuis plus d'une année, les militants dénonçant une répression à leur égard.

Les autorités affirment de leur côté que l'essentiel des revendications ont été satisfaites avec l'adoption à l'été 2011 d'une nouvelle Constitution, sur initiative royale.
02072014
Jeuneafrique

Format imprimable Envoyer cet article ŕ un ami Créer un fichier PDF ŕ partir de cet article
Les commentaires appartiennent Ă  leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.