Dans un communiqué rendu public mardi, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a exhorté le président Joseph Kabila à ne pas briguer un troisième mandat en 2016 pour permettre une alternance démocratique en RDC.
En 2016, Joseph Kabila partira, ou partira pas ? La question ne cesse d'alimenter les débats à Kinshasa. Le président congolais, lui, continue d'entretenir le suspense : aucun mot sur la question lors de son discours à la nation le 29 juin à la veille de la commémoration du 54e anniversaire de l'indépendance du pays. Un silence qui a poussé les évêques de la RDC à prendre les devants, dans un communiqué publié le 1 juillet, pour l'exhorter à ne pas se représenter à la présidentielle prévue en 2016.
La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a également appelé la population congolaise à "faire preuve de vigilance pour s'opposer par tous les moyens légaux et pacifiques à toute tentative de modification des articles verrouillés de la Constitution".
La Constitution actuelle du pays stipule en effet que "le président de la République est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois". Et cette disposition est verrouillée par l'article 220, selon lequel "le principe du suffrage universel et le nombre et la durée des mandats du président de la République (...) ne peuvent faire l'objet d'aucune révision constitutionnelle".
"Il faut respecter la Constitution"
"Ce que dit la Constitution est clair, a déclaré le porte-parole de la CENCO, l'abbé Léonard Santedi, lors d'une conférence de presse. C'est pourquoi, les évêques disent cinq ans renouvelables une fois, c'est tout. Pour nous, il faut respecter la Constitution".
Le message de la Cenco publié à l'issue d'une assemblée plénière des évêques va plus loin et "désapprouve également toute sorte d'initiative qui, sans modifier directement l'article 220, viserait à le vider de son contenu essentiel, alors que celui-ci a été conçu pour assurer la stabilité du pays et garantir la nature de l'État congolais, qui est une République et non une monarchie". Allusion faite au projet de révision constitutionnelle annoncé début juin par le gouvernement congolais qui voudrait notamment organiser l'élection des députés provinciaux en 2015 au scrutin indirect alors que, constitutionnellement, cette consultation doit avoir lieu au scrutin direct.
Les évêques, qui avaient déjà mis en garde en février contre une telle manœuvre, critiquent cette décision qui, estiment-ils, "privera le peuple de son droit de désigner ses gouvernants".
(Avec AFP) 02072014 Jeuneafrique
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