Le président sénégalais, Macky Sall, a nommé dimanche Mohamed Dionne au poste de Premier ministre. Celui-ci remplace Aminata Touré, limogée le 4 juillet, moins d'une semaine après les élections municipales et départementales du 29 juin.
Mohamed Dionne, un ancien fonctionnaire à l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) âgé de 54 ans, succède à Aminata Touré. Il a été nommé dimanche 6 juillet par le président sénégalais, Macky Sall.
"Le chef de l'État m'a donné (...) une feuille de route qui peut se décliner en deux mots : au travail", a-t-il déclaré à la presse à sa sortie d'audience avec le chef de l'État. "Au travail pour que sa vision d'un Sénégal émergent dans la solidarité et l'Etat de droit soit une réalité", pour "le développement d'un secteur aussi important que l'agriculture", "pour que la paix règne dans ce pays, dans la sécurité et l'État de droit", entre autres chantiers, a-t-il ajouté.
Ce technocrate était depuis mars ministre conseiller à la présidence chargé du suivi de l'exécution d'un plan de développement économique et social, visant à faire du pays une économie émergente à l'horizon 2035, dit "Plan Sénégal émergent (PSE)". En février à Paris, Dakar a obtenu des engagements financiers internationaux de 5,6 milliards d'euros pour la mise en oeuvre du PSE.
Ingénieur spécialisé en économie appliquée, il a notamment travaillé dans une banque ouest-africaine et à l'ambassade du Sénégal en France. Il est réputé travailleur, discret et proche du président Macky Sall dont il a été directeur de cabinet lorsqu'il était Premier ministre puis président de l'Assemblée nationale de 2004 à 2008 durant le régime d'Abdoulaye Wade.
Mohamed Dionne est le troisième Premier ministre du régime de Macky Sall après Abdoul Mbaye, ex-banquier qui a été chef du gouvernement 17 mois, et Mme Aminata Touré, ex-ministre de la Justice, qui a occupé ce poste dix mois.
Elle a été limogée le 4 juillet, moins d'une semaine après les élections municipales et départementales du 29 juin. À Grand-Yoff, commune de la capitale sénégalaise, la liste qu'elle dirigeait a été devancée par une coalition dissidente emmenée par le maire sortant de Dakar Khalifa Sall.
Les résultats complets officiels des élections locales n'étaient pas connus jusqu'à dimanche soir. D'après des chiffres rapportés par de nombreux médias locaux, l'APR a perdu de grandes villes comme Dakar et plusieurs ministres ont été battus dans leurs circonscriptions.
"Personne n'a gagné, personne n'a vraiment perdu" à l'issue de ces locales, a résumé Abdoulaye Bamba Diallo, éditorialiste et politologue sénégalais pour qui les élus "viennent de tous les camps et de tous les bords. Tous les camps politiques devraient être satisfaits de n'avoir pas subi une bérézina électorale".
(Avec AFP) 07072014 Jeuneafrique
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