Plus nombreux et soudés face au projet de référendum visant à réformer la Constitution, les opposants au président burkinabè, Blaise Compaoré, maintiendront-ils longtemps leur cohésion ?
À l'aube de la présidentielle de 2015 à laquelle il n'est - pour le moment - pas autorisé à se présenter, Blaise Compaoré sait qu'il n'a jamais été confronté à un mouvement d'opposition aussi large. Les adversaires de "Blaise" ont en effet vu leurs rangs s'étoffer significativement en janvier.
Trois proches du président, Roch Marc Christian Kaboré, Salif Diallo et Simon Compaoré, ont claqué la porte du parti présidentiel, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), pour lancer leur propre formation, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Bien que critiqués par certains de leurs compatriotes, qui ne goûtent guère leur retournement de veste tardif, les trois dissidents ont permis, grâce à leurs réseaux et à leurs moyens, d'infléchir le rapport des forces entre pouvoir et opposition.
Ce ralliement constitue à la fois une aubaine et un risque pour Zéphirin Diabré, le patron de l'Union pour le progrès et le changement (UPC). Fort de ses 19 députés à l'Assemblée, cet ancien ministre de Blaise Compaoré, qui a lancé son parti en 2010, est aujourd'hui le leader de l'opposition. Renforcé par l'arrivée du MPP de Kaboré, "Zeph" sait aussi pertinemment que son nouvel allié peut devenir un sérieux rival en 2015.
De leur côté, les opposants historiques, tels le sankariste Bénéwendé Stanislas Sankara ou le chef du Parti pour la démocratie et le socialisme/parti des bâtisseurs (PDS/Metba), Hama Arba Diallo, sont en coulisses encore plus critiques vis-à -vis de ce que l'un d'entre eux appelle les "CDPistes dissidents".
Ambitions et rivalités
Cette opposition hétérogène fait pour le moment bloc derrière une cause commune : le refus du référendum sur la modification de l'article 37 de la Constitution. Et a même déjà prévu le scénario idéal en cas de retrait de l'actuel chef de l'État. Ceux qui le souhaitent seront libres de se présenter à la présidentielle, mais tous devront ensuite se regrouper derrière le candidat arrivé en tête au premier tour pour l'emporter sur le parti au pouvoir.
Les différents états-majors sont en revanche moins bavards sur la stratégie à adopter dans le cas d'une candidature de Blaise Compaoré. Il y aurait alors fort à parier que les ambitions et les rivalités des uns et des autres empêchent de former un front commun contre celui qui serait, de fait, le favori. 23072014 Jeuneafrique
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