À quelques jours du sommet, les délégations du sommet États-Unis-Afrique, qui se tient à Washington du 4 au 6 août, peaufinent leurs dossiers. Surtout celles des invités de dernière minute.
Qui inviter ? Qui éviter ? Et comment le justifier ? Depuis que Washington a annoncé, fin janvier, la tenue de ce premier sommet États-Unis - Afrique, ses services diplomatiques s'évertuent à résoudre le casse-tête. Dans un premier temps, la Maison Blanche avait assuré que l'invitation lancée par Barack Obama s'adressait aux chefs d'État et de gouvernement de tous les pays "reconnus" par l'Union africaine (UA) et par la diplomatie américaine. Ainsi, le département d'État confirme que Catherine Samba-Panza, la présidente par intérim de la République centrafricaine (RCA), unique pays africain encore suspendu par l'UA, n'a pas été conviée.
Cependant, ces dernières semaines, il est apparu de plus en plus clairement que ce sont les critères américains qui comptent véritablement. Ainsi, bien que le royaume du Maroc ne soit pas membre de l'UA, son souverain, Mohammed VI, a été invité. Contrairement aux autorités de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), pourtant reconnue par l'organisation panafricaine. Même si la participation du monarque demeure incertaine, Rabat ne restera pas insensible à ce geste de Washington.
En bonne et due forme. Vient ensuite le cas des États qui ont été réintégrés au sein de l'UA ces derniers mois, après la tenue d'élections reconnues par l'organisation : Madagascar, la Guinée-Bissau et l'Égypte. Aucun de ces pays ne faisait partie de la première vague d'invitations, lancée alors qu'ils étaient encore suspendus. Depuis, le président malgache Hery Rajaonarimampianina a été convié. L'Égyptien Abdel Fattah al-Sissi, comme le laissait présager la visite au Caire du secrétaire d'État américain, John Kerry, fin juin, a finalement reçu son carton d'invitation début juillet. De même que son homologue bissau-guinéen, José Mario Vaz. S'il est en revanche un dossier bien tranché, c'est celui des trois non-invités, indésirables : le Zimbabwéen et farouchement antioccidental Robert Mugabe, l'Érythréen Issayas Afewerki, accusé d'alimenter le terrorisme en Somalie, et le Soudanais Omar el-Béchir, visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). L'appartenance en bonne et due forme de leurs pays à l'UA ne leur sera d'aucun secours s'ils projettent d'accompagner leurs pairs à Washington.
Bouteflika ne fera pas le voyage
Car la plupart des dirigeants du continent feront le voyage, dont une grande majorité de francophones. À commencer par le Sénégalais Macky Sall, auquel Barack Obama a fait l'honneur de sa première visite lors de sa tournée africaine, en juin 2013. Dakar a déjà envoyé une délégation à Washington pour préparer le sommet. Invité, le président algérien Abdelaziz Bouteflika ne fera pas le voyage.
Il sera représenté par son Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ou par Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation et, à ce titre, deuxième plus haut personnage de l'État. Moins de deux semaines après la présidentielle, fin avril, une délégation algérienne a elle aussi passé quelques jours à Washington, à l'invitation de responsables de la présidence et du département d'État, pour préparer le sommet.
Une visite qui prolongeait celle effectuée à Alger par John Kerry début avril dans le cadre de la deuxième session du dialogue stratégique algéro-américain. "L'Algérie joue un rôle particulièrement actif sur la scène africaine, ce qui rend utile la concertation préalable entre les deux parties sur les thèmes qui seront examinés lors de ce premier sommet USA-Afrique", explique-t-on à la Maison Blanche.
Côté anglophones, bien qu'il soit poursuivi par la CPI, Uhuru Kenyatta, le président du Kenya (pays d'origine du père d'Obama), a été invité et a répondu présent. La présence du Nigérian Goodluck Jonathan fait également peu de doutes tant son pays est au coeur des inquiétudes américaines en matière de sécurité, l'un des thèmes majeurs du sommet. 02082014 Jeuneafrique
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