L'un des avocats du député de l'opposition Jean-Bertrand Ewanga a affirmé que son client avait quitté vendredi matin la prison centrale de Kinshasa pour être placé en résidence surveillée dans un hôtel proche de la télévision nationale.
On en sait un peu plus sur le sort du député de l'opposition Jean-Bertrand Ewanga. "Je viens d'appeler la prison de Makala (la prison centrale de Kinshasa). On m'a dit qu'il vient de quitter la prison pour l'hôtel Invest. Ils vont organiser sa résidence surveillée là -bas", a déclaré vendredi 8 août l'avocat et député Jean-Baudouin Mayo, membre comme son client de l'Union pour la nation congolaise (UNC), troisième parti d'opposition.
"Son placement à l'hôtel Invest ne correspond pas à la loi, a cependant jugé Me Mayo. La résidence surveillée, c'est chez soi et, de là , on organise la garde. Mais l'hôtel surveillé, c'est déjà mieux que la prison", a-t-il souligné, alors qu'il s'apprêtait à rendre visite au député.
Vendredi matin, plus d'un millier de personnes membres de l'UNC et d'autres partis de l'opposition ont manifesté pacifiquement à Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu (Est), dont est originaire Vital Kamerhe, chef de l'UNC et ancien proche collaborateur du président Joseph Kabila.
Encadrées par la police, elles ont réclamé la libération immédiate du député et ont ensuite remis un memorandum au ministre provincial de l'Intérieur Jean-Julien Miruh.
Des opposants avaient rencontré mercredi après-midi le président de l'Assemblée nationale, Aubin Minaku, en lui demandant d'intervenir pour que le député soit placé en résidence surveillée à son domicile.
Lundi, le secrétaire général de l'Union pour la nation congolaise (UNC) avait été interpellé suite à une manifestation de l'opposition ayant réuni des milliers de personnes dans la capitale congolaise lundi 4 août pour protester contre toute modification de la Constitution. Le député Jean-Bertrand Ewanga, l’un des principaux meneurs du meeting, y avait exhorté le chef de l’État à "partir" en 2016, à la fin de son deuxième mandat. "Nous disons ‘non’ à la modification de la Constitution", avait-il répété.
Mardi, à l'aube, des agents, dont des policiers, se sont alors "introduits" chez le parlementaire "munis d'un mandat d'amener délivré par le procureur au motif d'incitation à la haine" pour l’arrêter, a indiqué l'UNC, citant des membres de sa famille.
(Avec AFP) 09082014 Jeuneafrique
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