Un expert médical international a été contaminé pour la première fois par Ebola, en Sierra Leone, tandis que la République démocratique du Congo a confirmé dimanche soir la présence du virus sur son territoire.
Kinshasa a indiqué que le virus Ebola était présent dans la province de l'Equateur (nord-ouest).
"Les résultats sont sortis positifs. Le virus Ebola est confirmé en RDC", a déclaré à l'AFP le ministre congolais de la Santé, Félix Kabange Numbi, à propos des échantillons prélevés sur des personnes touchées par une fièvre hémorragique ayant fait 13 morts depuis le 11 août dans l'Equateur. Mais, selon lui, cette épidémie n'a "aucun lien avec celle qui sévit en Afrique de l'Ouest".
Un expert de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a contracté le virus en Sierra Leone, a annoncé l'OMS, sans autre précision, soulignant qu'il s'agissait de la première fois sur quelque 400 personnes déployées par l'organisation dans les pays touchés: Guinée, Liberia, Sierra Leone et Nigeria.
Selon un porte-parole de l'OMS à Genève, il s'agit d'un expert en épidémiologie.
Une réunion des ministres africains de la Santé sous l'égide de l'OMS, prévue du 1er au 5 septembre au Bénin, a été en outre reportée sine die en raison de l'épidémie d'Ebola, a annoncé Cotonou dimanche.
Un infirmier volontaire britannique contaminé à Kenema, dans l'est de la Sierra Leone, épicentre de l'épidémie, a été rapatrié en Grande-Bretagne et admis dans une unité d'isolement à l'hôpital londonien Royal Free. Le patient, qui n'est pas "gravement malade" selon le ministère de la Santé, a été évacué à bord d'un avion militaire.
La Sierra Leone est la prochaine destination de la tournée dans les pays touchés du coordinateur de l'ONU contre Ebola, le Dr David Nabarro, et du directeur adjoint de l'OMS pour la sécurité sanitaire, le Dr Keiji Fukuda, entamée au Liberia, le plus durement frappé.
- Abris, purificateurs d'eau et protections -
Le Liberia a réceptionné dimanche 16 tonnes d'équipements médicaux pour lutter contre Ebola livrés par avion par l'agence américaine de développement (USAID).
"C?est le tout premier chargement que nous, USAID, apportons au Liberia pour la lutte contre Ebola. Il vient de notre entrepôt situé à Dubaï", a indiqué à l'AFP un responsable de l'agence américaine, Kai Olsen, à l'aéroport, près de la capitale, Monrovia.
Cette livraison comporte notamment "du matériel plastique pour fabriquer des abris temporaires", des unités de purification d'eau, ainsi que "des équipements de protection, dont des gants, des masques et des combinaisons qui permettront de travailler avec les malades ou les échantillons du virus Ebola", a expliqué M. Olsen.
L'ONU et l'OMS ont promis samedi des moyens "sans précédent" au Liberia pour faire face à la propagation foudroyante du virus Ebola.
"Cette épidémie exceptionnelle exige une mobilisation sans précédent dans toutes les dimensions", a affirmé le Dr Nabarro.
Dans l'immédiat, le Dr Fukuda a promis que l'OMS et ses partenaires, notamment Médecins Sans Frontières (MSF), allaient "construire des centres de soins supplémentaires autour de Monrovia afin d'augmenter le nombre de lits pour Ebola jusqu'à 500 dans les six prochaines semaines".
Par ailleurs, un adolescent de 17 ans, Siafa Kamara, l'un des quatre habitants de West Point, une banlieue de Monrovia, blessés par balle le 20 août dans les heurts avec les soldats chargée de faire respecter la mise en quarantaine de ce quartier est décédé, a affirmé sa famille à l'AFP.
"Le gouvernement a tué mon frère, l?armée a tué mon frère", a déclaré à l'AFP sa s?ur, Evon Karweh, accusant les autorités, qui nient avoir ouvert le feu sur la foule, de ne pas vouloir rendre le corps à la famille.
La représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour le Liberia, Karin Landgren, avait dit vendredi "saluer la déclaration de la présidente (Ellen Johnson Sirleaf) ce jour qu'en aucune circonstance la force létale ne sera utilisée de nouveau".
L'épidémie a fait au moins 1. 427 morts: 624 au Liberia, 406 en Guinée, 392 en Sierra Leone et 5 au Nigeria, sur un total de 2. 615 cas (confirmés, probables ou suspects), selon le dernier bilan de l'OMS arrêté au 20 août. 25082014 Jeuneafrique
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