Cameroun : Boko Haram contrôle une ville frontalière avec le Cameroun
le 27/08/2014 15:40:43
Cameroun

Les islamistes nigérians du groupe armé Boko Haram ont pris le contrôle d'une nouvelle ville du nord-est du Nigeria, frontalière du Cameroun, où ils ont fait une incursion et égorgé trois personnes devant une église, a-t-on appris de source policière locale.

"Les combattants de Boko Haram ont investi Ashigashiya" dans la nuit de lundi à mardi, a affirmé à l'AFP un responsable de la police camerounaise dans la région, sous couvert d'anonymat.

Il n'y a pas eu de combat, les militaires nigérians déployés sur place ayant fui la ville pendant le week-end pour se réfugier au Cameroun, a indiqué ce responsable.

A cheval sur la frontière, Ashigashiya est coupée en deux par un petit cours d'eau qui marque la frontière entre les deux pays.

"Les Boko Haram veulent aussi avoir la mainmise sur la partie camerounaise de la ville, ils y ont fait une incursion cette nuit et ont égorgé trois personnes devant l'église catholique", a raconté la même source.

Après le raid islamiste, "les gendarmes camerounais ont fui la brigade pour dormir à l'école de la ville. Lorsqu'ils ont tenté de réintégrer la gendarmerie ce matin, ils ont été accueillis par les tirs des Boko Haram" positionnés du côté nigérian de la cité, selon ce policier.

Les gendarmes camerounais ont ensuite "quitté la ville" et "la dizaine de soldats (camerounais) qui étaient positionnés là sont également partis", a précisé ce responsable, s'alarmant d'une "situation qui se dégrade de jour en jour dans les villes frontalières".

Les soldats nigérians faisaient partie d'un groupe de près de 500 militaires du Nigeria qui avaient fui ce week-end les villes nigérianes d'Ashigashiya et de Kerawa, à la frontière avec le Cameroun, pour se réfugier en territoire camerounais.

Selon l'armée nigériane, il ne s'agissait pas d'une fuite mais d'une "manoeuvre tactique de charge à travers la frontière".

Ces militaires nigérians ont été convoyés à Maroua, la capitale régionale de l'Extrême-Nord camerounais, et devaient rentrer mardi dans leur pays.
27082014
Jeuneafrique

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