Congo, République démocratique : coup dur pour l'armée avec la mort de son chef au Nord-Kivu
le 01/09/2014 09:22:51
Congo, République démocratique

L'armée congolaise connaît un coup dur avec la mort du général Lucien Bahuma, chef d'état-major de la région troublée du Nord-Kivu, qui a joué un rôle clef dans les récents succès des forces loyalistes dans cette province de l'est du pays.

"Le général Bahuma est mort" en Afrique du Sud "dans la nuit à 0H30 heure de l'Afrique du Sud" (22H30 GMT samedi), a indiqué à l'AFP le ministre congolais de la Défense, Alexandre Luba Ntambo.

Le général-major Lucien Bahuma Ambamba a été victime à 57 ans "d'un accident vasculaire alors qu'il assistait à une réunion mixte" d'état-major en Ouganda consacrée à la lutte contre les rebelles ougandais de l'Alliance des forces démocratiques (ADF) présents au Nord-Kivu, a ajouté le ministre.

Il a été évacué vers l'Afrique du Sud où il est mort à l'hôpital "en dépit des efforts pour le ranimer", a encore dit M. Luba Ntambo.

Le ministre a salué dans la personne du général défunt "un homme absolument dévoué, un officier vaillant, quelqu'un qui s'était donné corps et âme à sa mission".

Un général de l'état-major du Nord-Kivu assure l'intérim à la tête de la 8e région militaire congolaise depuis le malaise du général, a indiqué M. Luba Ntambo à l'AFP. Il reviendra au président de la République, Joseph Kabila, de nommer son successeur.

Natif de l'Ituri, district de la Province-Orientale limitrophe du Nord-Kivu, le général Bahuma était arrivé à la tête de l'état-major militaire du Nord-Kivu en 2012, après une succession de défaites des forces loyalistes face à la rébellion du Mouvement du 23 Mars (M23).

Rapidement, il réorganise le commandement et les troupes afin de s'assurer de la loyauté des soldats envoyés au front.

- Homme de terrain -

Avec le soutien du nouveau chef d'état-major de l'armée de terre, le général François Olenga, il veille à ce que la logistique suive et que les soldes soient payées en temps et en heure.

Les résultats se font vite sentir. Réputées jusque-là pour leur indiscipline, leur mauvaise organisation, leur capacité à fuir les combats et à maltraiter les civils, les Forces armées de la RDC (FARDC) enregistrent en 2013 une série de succès contre le M23 dont elles viennent à bout en novembre de la même année, avec l'aide de la brigade d'intervention de l'ONU, nouvellement créée.

Depuis lors, l'armée, qui a gagné les coeurs des habitants de la province, s'est attaquée aux ADF, présents dans le nord du Nord-Kivu, auxquels elle a porté une série de coups durs. Elle a aussi intensifié ses offensives contre plusieurs milices congolaises de la province

Affable et svelte, le général Bahuma sillonnait la province pour venir soutenir ses hommes et constater lui-même les progrès sur le terrain.

Sa mort survient alors que plusieurs médias congolais s'inquiètent d'une éventuelle réorganisation du M23 à partir de l'Ouganda et du Rwanda --voire au Nord-Kivu. Elle intervient huit mois après le meurtre du colonel Mamadou Ndala, officier emblématique de la nouvelle armée congolaise.

Fait général à titre posthume, ce chef du 42e bataillon commando de l'Unité de réponse rapide (URR) congolaise avait été tué le 2 janvier par un tir de roquette ayant visé son véhicule alors qu'il circulait dans le nord du Nord-Kivu.

Très populaire, il était auréolé de nombreuses victoires contre le M23.

Samedi soir, la rumeur courait à Goma, la capitale du Nord-Kivu, que le général Bahuma avait été empoisonné.
01092014
Jeuneafrique

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