Dans la nuit de lundi à mardi, les États-Unis ont mené une "opération" contre les insurgés shebab en Somalie. Une frappe aérienne a même visé leur chef suprême, Ahmed Abdi, surnommé "Godane".
"Godane" a-t-il été tué ? Pour l'heure, il est impossible de le savoir même si ce serait un énorme coup porté aux insurgés islamistes shebab. Après une "opération" menée par les États-Unis, dans la nuit du 1er au 2 septembre en Somalie, le Pentagone n'a pas pu confirmer mardi si le chef suprême de l'organisation terroriste était éliminé.
"Pour le moment, nous ignorons le sort du chef des Shebab, qui était bien la cible de notre frappe", a confirmé un haut responsable américain sous couvert d'anonymat. Selon un autre responsable américain, l'opération s'est déroulée exclusivement à l'aide de moyens aériens.
"Les Américains ont mené une importante frappe aérienne visant une réunion des hauts responsables shebab, dont leur chef Abu-Zubeyr", un des nombreux noms de guerre de "Godane", a expliqué mardi à la presse Abdikadir Mohamed Nur, gouverneur de la province méridionale de Basse-Shabelle, théâtre du bombardement. Selon lui, "ils étaient réunis pour discuter de l'offensive" lancée samedi dans la Basse-Shabelle par les forces progouvernementales somaliennes, appuyées par la Force de l'Union africaine en Somalie (Amisom).
"Les Shebab ont subi de lourdes pertes pendant l'attaque. Nous ne sommes pas en mesure de fournir de plus amples détails tant que nous n'obtiendrons pas d'informations supplémentaires sur le nombre exact de morts, mais ce que je sais c'est que la cible était la direction" des Shebab, a déclaré de son côté à la presse le porte-parole du gouvernement somalien, Ridwan Haji Abdiweli. À l'en croire, "la zone visée était un important repaire des Shebab et un camp d'entraînement pour leurs kamikazes".
"Laissez les Américains dire qu'ils ont tué Godane"
De leur côté, les insurgés ont refusé d'aborder le sort de leur chef Ahmed Abdi alias "Godane" ou d'éventuelles pertes. "Laissez les Américains dire qu'ils ont tué le chef des Shebab", a simplement lâché un responsable du groupe islamiste ayant requis l'anonymat. "Jusqu'ici ils ne nous ont offert que des rumeurs".
À 37 ans, "Godan"e est l'une des dix personnalités les plus recherchées pour terrorisme par les États-Unis, qui ont mis sa tête à prix pour sept millions de dollars.
Issu du clan Issaq du Somaliland (nord), et ayant étudié au Pakistan, Godane aurait été formé aux armes en Afghanistan. Fuyant les objectifs, il est au sein des insurgés l'un des partisans les plus radicaux du "jihad mondial", contre les partisans d'une idéologie "nationaliste" somalienne.
"Si elle était confirmée, la mort de Godane serait un coup terrible pour les Shebab et pourrait être le début de la fin", a estimé Abdi Aynte, qui dirige le centre de réflexion Heritage Institute à Mogadiscio.
"L'ironie est que Godane a tué celui qui aurait dû être son successeur évident, Ibrahim 'al-Afghani'", pendant un sanglant conflit interne en 2013, a rappelé Abdi Aynte, estimant que Godane a structuré les Shebab pour "enterrer l'organisation avec lui".
(Avec AFP) 03092014 Jeuneafrique
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