Une vingtaine d’anciens responsables de la police politique de Hissène Habré (sur 33 détenus), ont été renvoyés devant la cour criminelle du Tchad. Neuf autres bénéficient d’un non-lieu.
Une vingtaine d’anciens cadre de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS), la police politique de Hissène Habré, ont été renvoyés devant la cour criminelle de N'Djaména par une ordonnance du doyen des juges d’instruction du tribunal de première instance de la capitale. Neufs autres bénéficient d’un non-lieu. Ces derniers ne pourront cependant pas quitter la maison d’arrêt d’Amsinéné où ils sont détenus depuis un an, le ministère public ayant fait appel.
Les gros poissons tels que Saleh Younous et Mahamat Djibrine alias El Djonto, réclamés par les chambres africaines extraordinaires (CAE) chargées de juger l'ancien président tchadien restent en prison avec 22 autres détenus. Selon les conclusions du juge qui a transmis le dossier au procureur le 22 août, "il ne résulte pas de charges suffisantes contre les inculpés suivants : Béchir Ali Haggar, Zakaria Manou, Gamar Daouro, Oumar Noury Abdelkérim, Nodjinan Moyodingam Jérôme, Mbaikoubou Laotaye Nestor, Abdelkader Hassan dit Rangers, Mahamat Mbodou et Koche Abdelkader d’avoir participé à la commission des faits incriminés". Plus loin, le juge ordonne leur remise en liberté.
Un procès d'ici octobre
Le Tchad est bien décidé à juger sur son sol les anciens tortionnaires du régime d'Habré. Amir Abdoumaye Issa, le juge chargé de l'instruction au tribunal de grande instance de N'Djaména, a bouclé ses auditions, et, le 22 août, a transmis le dossier au procureur de la République.
Selon des sources bien informées, le procès pourrait s'ouvrir d'ici au mois d'octobre. La procédure avait été relancée au moment de la création, à Dakar, des chambres africaines extraordinaires (CAE) chargées de juger l'ancien président tchadien.
En mai 2013, vingt-sept anciens cadres de la DDS avaient été arrêtés. Ce sont eux que N'Djamena entend déférer devant la justice, même si les CAE aimeraient bien pouvoir, elles aussi, entendre un Saleh Younous ou un Mahamat Djibrine. 06092014 Jeuneafrique
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