Congo, République démocratique : Kabila gracie le pasteur Kuthino
le 15/09/2014 17:53:11
Congo, République démocratique

Image redimensionnéeLe président congolais Joseph Kabila a gracié dimanche, au nom de la "cohésion nationale", le pasteur Ferdinand Kuthino, chef d'une Église évangélique condamné à dix ans de prison en 2008.

L'annonce de la grâce accordée au pasteur Ferdinand Kuthino a été faite dimanche 14 septembre au soir à la télévision nationale. "Voulant marquer de façon particulière la cohésion nationale par un acte individuel de clémence", le président Joseph Kabila accorde au pasteur Kuthino "la remise totale de la peine restant à purger", indique l'ordonnance présidentielle. Le choix de cette grâce a été fait sur proposition de la ministre de la Justice, Wivine Matipa.

"Nous sommes très contents de ce geste du président. Nous attendions ça depuis très longtemps. Pourvu qu'il y ait la cohésion que nous recherchons tous, et si la grâce peut concerner d'autres" prisonniers dits "politiques", "ce sera une très bonne chose", a déclaré un avocat du pasteur, Me Don Divin Dodizewa.

Meeting à Kinshasa

Responsable de l'Église évangélique "Armée de la victoire", le pasteur Fernando Kuthino a été arrêté le 14 mai 2006 après un meeting dans un stade de Kinshasa où il avait tenu, selon les autorités, des "propos incendiaires". Les services de police avaient interpellé deux militaires et plusieurs fidèles de l'Armée de la victoire au domicile du pasteur, où ils avaient affirmé avoir découvert plusieurs armes et munitions.

Le 16 juin 2006, il avait été condamné à 20 ans de prison par un tribunal militaire de Kinshasa. Après appel, il avait écopé le 2 octobre 2008 de 10 ans de servitude pénale.

Concertations nationales

Le pasteur Kuthino avait fui Kinshasa en mai 2003 alors qu'il était recherché par les autorités congolaises après une série d'émissions de télévision où il avait violemment critiqué le pouvoir, à l'époque détenu par Joseph Kabila, l'actuel président. Il était rentré début mai 2006 en RDC. En 2006, il avait critiqué le processus électoral en cours dans le pays, qui organisait ses premières élections présidentielle et législatives libres.

Début octobre 2013, après un mois de "concertations nationales" visant à régler la crise politique, sociale et sécuritaire en RDC, des délégués de la majorité, d'une partie de l'opposition et de la société civile avaient demandé la grâce, parmi d'autres opposants, du pasteur Ferdinand Kuthino.

(Avec AFP)
15092014
Jeuneafrique

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