Le procès pour corruption de Julius Malema a été reporté mardi au 3 août 2015 après une audience éclair mardi à Polokwane (nord) où une foule de sympathisants du jeune leader populiste sud-africain était venue lui apporter son soutien.
Accusé de s'être personnellement enrichi lors d'un appel d'offre provincial truqué pour l'entretien des routes du Limpopo, Julius Malema est rapidement ressorti du tribunal pour haranguer ses supporters, rassemblés dans la ville depuis la veille, sous haute surveillance policière, a constaté l'AFP.
Il a juste eu le temps de se lever pour saluer le juge, s'asseoir sans dire un mot, avant que le parquet ne demande le report, accordé par le juge. Pour justifier le report, le parquet a expliqué que certains avocats n'étaient pas disponibles.
Lundi soir, une veillée de soutien à Malema s'était déroulée sans incident.
Julius Malema, 33 ans, qui se fait appeler "Commandant en chef" et porte du rouge et un bérêt de guérillero depuis qu'il a fondé son parti des "Combattants pour la liberté économique" (EFF) en 2013, est accusé de corruption, racket et blanchiment dans cette affaire remontant à 2009.
L'acte d'accusation fait état d'une pyramide de sociétés écrans associant Malema, comme actionnaire indirect, à l'entreprise qui avait été choisie en 2009 pour la réfection des routes du Limpopo avant même la parution de l'appel d'offre.
La province était à l'époque dirigée par des amis politiques de Malema. Lui-même était président de la Ligue de jeunesse de l'ANC, le parti au pouvoir, et multipliait les signes extérieurs de richesse, montre Rolex, propriété agricole, villa à Sandton, le quartier riche de Johannesburg.
Exclu de l'ANC en 2012 pour des raisons sans lien avec l'affaire, "Juju" a depuis fondé son propre parti et réusit une percée aux législatives de mai 2014, en promettant "la vraie liberté" à la majorité noire, à savoir selon lui, la fin des "salaires d'esclaves", la saisie des terres agricoles appartenant aux Blancs et la nationalisation sans compensation des mines.
A plusieurs reprises depuis leur élection, ses 25 députés ont chahuté le chef de l'Etat Jacob Zuma au Parlement, et son administation accusée de corruption.
Au terme de la procédure qui pourrait s'éterniser en raison des multiples voies de recours, le justiciable Malema pourrait perdre son siège de député s'il est condamné, ce qui fait dire à ses partisans que l'affaire est une cabale politique.
"Nous pensons qu'il est innocent", a expliqué ainsi durant la veillée TJ Malatjie, un électricien. "Il n'a jamais trempé dans de la corruption", affirmait-il encore. 30092014 Jeuneafrique
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