Des experts pétroliers angolais ont tempéré mardi à Luanda les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie, qui prédisent que l'Angola pourrait devenir le premier producteur de pétrole du continent devant le Nigeria en 2016.
"Si cela arrive ce sera principalement en raison de l'instabilité qui règne au Nigeria, tant sur le plan politique avec les vols de pétrole qu'institutionnel avec l'adoption d'une nouvelle loi dans le secteur", explique José de Oliveira, spécialiste des questions pétrolières en Angola.
"Et si c'est le cas, cette situation ne devrait pas durer longtemps car les capacités de production et les réserves nigérianes sont supérieures à celles de l'Angola", ajoute-t-il.
Lundi, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a publié un rapport affirmant que l'Angola devrait prendre la place du Nigeria comme premier producteur de pétrole du continent africain en 2016 et conserver cette position jusqu'à la mi-2020.
"Le point intéressant c'est que l'AIE attribue la première place à l'Angola sans toutefois préciser le niveau de production qui sera atteint", note un acteur du secteur qui souhaite garder l'anonymat.
"Cela signifie que l'Angola pourra supplanter le Nigeria à un moment donné mais pas atteindre la barre symbolique des deux millions de barils de pétrole produits par jour (mbj)", reprend ce même acteur.
En février, la compagnie nationale de pétrole angolaise Sonangol a pourtant réaffirmé viser cet objectif pour 2015, soulignant les investissements mis en oeuvre pour développer la production ainsi que l'exploration, notamment dans les champs ultra-profonds.
Malgré cela, de nombreux observateurs pointent l'absence de nouvelles et conséquentes découvertes à l'heure actuelle alors que plusieurs champs majeurs vont entrer dans une phase de déclin.
En 2008, l'Angola avait temporairement détrôné le Nigeria comme premier producteur d'or noir du continent à cause de l'instabilité politique dans le delta du Niger, une situation qui ne s'est pas reproduite depuis.
Ces dernières années, la production angolaise oscille entre 1,7 et 1,8 mbj, en dessous de la production du Nigeria qui avoisine les 2 mbj. 22102014 Jeuneafrique
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