Dimanche, les Tunisiens se sont rendus aux urnes pour les législatives. Les premiers sondages "sortie des urnes" donnent une confortable avance au parti Nida Tounes.
Les résultats ne seront définitifs que mercredi 29 octobre mais les premiers chiffres des législatives tunisiennes semblent indiquer que les électeurs ont dit non au projet islamiste tout en écartant les partis d’inspiration destourienne en lien avec l’ancien régime.
Dimanche soir, les sondages à la sortie des urnes, selon les estimations des bureaux 3C études et Sigma conseil, donnaient Nida Tounes vainqueur des élections législatives avec 36 % de suffrages. Le parti fondé par l’ancien premier ministre Béji Caïed Essebsi en 2012, devance ainsi la formation islamiste d’Ennahdha qui recueille 24 % des voix.
L’écart entre le duo en tête et les autres formations est d’au minimum 15 points, si bien que la bipolarisation du parlement est inéluctable. Nidaa Tounes ne pourra pas gouverner seul, d’autant que les formations modernistes avec lesquelles le parti pourrait nouer des alliances n’obtiennent que peu de sièges.
De son côté, Rached Ghannouchi, le chef de file d'Ennahdha, a d’ores et déjà réitéré son appel à un gouvernement d’union nationale. Un appel que Béji Caïed Essebsi s’est bien gardé d’exclure car cette option préserverait le Parlement d’une certaine fragilité. Mais, cependant, elle contreviendrait aux souhaits des électeurs qui ont voté Nida Tounes plus pour exprimer leur rejet du projet islamiste que pour le programme proposé. Quoiqu'il en soit, ce scrutin redistribue les cartes. En introduisant de nouvelles formations à l’Assemblée, au détriment de partis considérés comme historiques (comme Ettakatol, Al Joumhouri, le Congrès pour la République (CPR) et Al Massar), la Tunisie entame sa deuxième République en s’ancrant à droite et ouvre un nouveau chapitre politique de son histoire. Les résultats partiels devraient être communiqués lundi soir. 27102014 Jeuneafrique
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