Après la manifestation d'ampleur rassemblée par l'opposition hier à Ouagadougou et dans d'autres villes du pays, c'est au tour des syndicats d'appeler aujourd'hui à la grève.
Le 28 octobre, l'opposition a réussi son pari et rassemblé de très nombreux manifestants à Ouagadougou et dans d'autres villes du pays, afin de protester contre le projet de loi destiné à modifier la Constitution. Ils réclament un référendum en préalable à tout changement de la Loi fondamentale.
La manifestation à Ouagadougou s'est terminée dans le calme et seules quelques échauffourées ont été à déplorer à la fin de la mobilisation, en milieu de journée. À Bobo-Dioulasso, une statue de Blaise Compaoré, a été renversée.
Les autorités ont estimé, par la voix du porte-parole du gouvernement, Alain-Edouard Traoré que les manifestations d'hier ont témoigné de la "vitalité de la démocratie burkinabé" tout en déplorant les débordements.
Le vote du projet de loi qui modifierait l'article 37 de la Constitution est prévu demain à l'Assemblée nationale à 10 heures. La proposition du gouvernement est de faire passer de deux à trois le nombre de mandats présidentiels consécutifs, ce qui permettrait à Blaise Compaoré de se présenter à nouveau en 2015.
Si le projet est adopté à plus des trois-quarts des voix, aucun référendum n'est nécessaire. Dans le cas inverse, le gouvernement convoquerait une consultation nationale. Le ralliement de l'AFD/RDA pourrait permettre au parti présidentiel d'emporter la majorité nécessaire pour passer sans référendum.
Mobilisation contre la vie chère
Pour le moment, les partis d'opposition n'ont pas demandé à leurs partisans de nouvelle mobilisation avant demain.
Les syndicats, en revanche, appellent à la grève pour réclamer entre autres une réforme du système éducatif. Cette mobilisation avait été lancée bien avant l'annonce du gouvernement de son intention de demander un changement de Constitution. Les mouvements sociaux sont fréquents au Burkina 29102014 Jeuneafrique
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