L'armée et l'opposition au président déchu Blaise Compaoré ont indiqué samedi avoir présélectionné plusieurs personnalités pour le poste de président de la transition du Burkina Faso, qui dirigera le pays de sa nomination jusqu'aux élections devant se tenir fin 2015.
Un nom semble susciter l'adhésion générale: l'archevêque de Bobo-Dioulasso (sud), Mgr Paul Ouédraogo, que l'armée et l'opposition ont placé dans leur "shortlist" malgré les réticences de la hiérarchie catholique. Le président de la Commission épiscopale Burkina-Niger a pourtant déclaré publiquement qu'il n'était pas candidat.
Deux journalistes complètent la liste de l'opposition, qui s'est réunie vendredi soir à ce sujet: Cherif Sy et Newton Ahmed Barry, qui se sont tous les deux distingués par leur opposition à l'ancien régime. Les deux journalistes ont donné leur accord pour une éventuelle prise de poste, ont déclaré à l'AFP plusieurs sources proches du dossier.
L'armée, outre Mgr Ouédraogo, défend la candidature de Joséphine Ouédraogo, sociologue et ministre de l'Essor familial et de la Solidarité sous Thomas Sankara de 1984 à 1987.
Mme Ouédraogo, qui a quitté le Burkina à la chute du président Sankara, a occupé ensuite des postes de direction au sein de la Commission économique africaine, un organe onusien, puis de l'ONG Enda tiers monde à Dakar.
Les autorités religieuses et traditionnelles ne se sont pas encore prononcées. La société civile, réunie depuis de longues heures, était en discussion à 20H30 locales et GMT pour déterminer ses candidats.
Les différents corps civils ont jusqu'à dimanche midi pour communiquer leur liste de prétendants à un collège de désignation, a annoncé dimanche le lieutenant-colonel Isaac Zida, actuel homme fort du pays depuis la chute de Blaise Compaoré le 31 octobre.
Cette instance de 23 membres, dans laquelle les civils sont majoritaires, désignera ensuite le nouveau dirigeant parmi les personnalités proposées, ont expliqué des sources proches du dossier à l'AFP.
Le président de la transition aura la charge de gérer le Burkina Faso durant cette période d'un an qui sera ponctuée par des élections en novembre 2015. Sa tâche s'achèvera après la tenue des scrutins présidentiel et législatifs, auxquels il ne pourra participer.
La charte de la transition, sorte de constitution intérimaire qui sera signée officiellement dimanche après-midi, n'autorise pas au futur élu d'être issu d'un parti politique. 16082014 Jeuneafrique
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