Principal effet de ce changement : en 2050, la population en âge de travailler, soit âgée de 15 à 64 ans, devrait avoir doublé, selon le document. Mais faut-il pour autant croire au miracle économique tant attendu depuis celui que l'Asie a connu il y a quelques années ?
Oui, à condition de réaliser les investissements nécessaires, explique l'ONU. La transition démographique apporte ainsi autant d'espoir que de défis. "Si les pays d’Afrique subsaharienne effectuent les investissements voulus dans le capital humain et adoptent des politiques qui accroissent les opportunités offertes aux jeunes, leur dividende démographique global [le gain issu de la transition démographique, NDLR] pourrait être énorme, d’au moins 500 milliards de dollars par an, soit environ un tiers du PIB actuel de la sous-région, sur une période qui pourrait atteindre 30 ans", explique le Fnup. Éduquer les filles
Éducation - en particulier des jeunes filles -, accès à la contraception, investissement dans le système universitaire et sanitaire, développement du secteur formel et accompagnement des jeunes sur le marché de l'emploi sont autant de prérequis indispensables. Sans cela, l'augmentation du nombre de personnes en âge de travailler pourrait tout simplement aboutir à une explosion du secteur informel et du taux de chômage.
Or, depuis 1999, le nombre d'adolescents non-scolarisés n'a par exemple pas baissé en Afrique subsaharienne : il stagne à 21 millions (pour 64 millions dans le monde entier). En Éthiopie, où 33,4 millions de personnes ont entre 10 et 24 ans, le pourcentage de scolarisation dans l'enseignement secondaire n'est que de 18% pour les garçons et de 11% pour les filles. Autre point essentiel qui freine l'accès des jeunes filles au marché de l'emploi : si la quasi-totalité des pays ont établi un âge minimum pour le mariage, les lois restent souvent lettre morte.
Vers une instabilité politique ?
Autre exemple : selon le Pnud, pour maintenir le pourcentage de la population active nigériane au même niveau en 2050, le pays a encore fort à faire : il devra créer 50% d'emplois supplémentaires dans le secteur formel. "Les jeunes se heurtent partout à des obstacles sociaux, économiques et juridiques qui s’opposent à la réalisation de la transition", conclut le Fnup En d'autres termes, la population africaine est prête à la transition démographique. Reste aux autorités politiques à mettre en place le cadre nécessaire pour en bénéficier. Et ils ont tout intérêt à le faire. Dans une formulation très policée, le Fnup estime ainsi que, "tout particulièrement dans les contextes qui offrent peu de possibilités de participation à la vie civique et politique, le manque d’opportunités de promotion économique peut mener à une instabilité politique." On ne saurait être plus clair. 19112014 Jeuneafrique
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