Égypte : Moubarak blanchi de l'accusation de complicité de meurtre
le 30/11/2014 09:27:37
Égypte

La justice égyptienne a abandonné, samedi 29 novembre, les charges de complicité de meurtre qui visaient l'ancien président Hosni Moubarak accusé d'avoir donné ordre de tirer sur les manifestants qui réclamaient son départ en 2011.

L'ancien ministre de l'intérieur Habib el Adli et six conseillers sont également blanchis des accusations de complicité de meurtre. L'ex-dirigeant égyptien ainsi qu'un ancien ministre du pétrole sont par ailleurs acquittés des charges de corruption qui les concernaient pour avoir autorisé des exportations de gaz vers Israël.

M. Moubarak avait été transporté en hélicoptère de l'hôpital militaire du Caire, où il est incarcéré, au tribunal, installé dans une académie de police. L'ancien président ne serait toutefois pas libéré puisqu'il purge actuellement une peine de trois ans de prison pour une autre affaire de corruption.

MANIFESTATION PLACE TAHRIR

A la suite de cette annonce, près de 300 manifestants se sont rassemblés près d'une entrée de l'emblématique place Tahrir, épicentre de la révolte de 2011, scandant: « le peuple exige la chute du régime, » ou encore « ils ont innocenté l'assassin, le sang de nos frères n'a pas coulé en vain. »

La police a notamment fait usage de grenades lacrymogènes et de canons à eau pour disperser la foule des protestataires. Un homme a été tué.

La place était bouclée par l'armée qui avait déployé dès vendredi ses blindés et des renforts en prévision des manifestations organisées par l'opposition islamiste.

DES TÉMOIGNAGES FAVORABLES

La décision de la justice devait initiallement être rendue le 27 septembre, mais le juge l'avait ajournée, arguant qu'il n'avait pas eu assez de temps pour finir la rédaction des 2 000 pages d'attendus. Lors d'un premier procès, M. Moubarak avait été condamné en juin 2012 à la prison à perpétuité. Cette sentence avait été annulée pour des raisons techniques et l'affaire rejugée.

Durant le nouveau procès ouvert en mai 2013, la plupart des témoins – des hauts responsables de la police et de l'armée en poste sous Moubarak – ont livré des témoignages jugés favorables à l'accusé.

ECLIPSÉ PAR LE PROCÈS MORSI

En outre, les procès de M. Moubarak, très médiatisés au départ, sont aujourd'hui éclipsés par ceux de son successeur, l'islamiste Mohamed Morsi. Ce dernier a été renversé en juillet 2013 par l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah Al-Sissi.

M. Morsi et la quasi-totalité des dirigeants de sa confrérie des Frères musulmans sont actuellement derrière les barreaux et encourent la peine de mort. Ils sont rétroactivement accusés par les médias et une grande partie de l'opinion publique d'être derrière les violences politiques qui ont secoué le pays depuis 2011.
30112014

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