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Xinhua
WASHINGTON, 28 mars (Xinhua) -- Le président américain Barack Obama a prononcé lundi un important discours, détaillant la politique de l'administration envers la Libye, et affirmant que l'intervention militaire américaine avait pour objectif d'éviter un bain de sang dans le pays d'Afrique du Nord, et non de renverser le régime du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, comme l'affirment nombre de ses détracteurs.

Confronté à de virulentes critiques tant sur le front domestique que sur la scène internationale en raison de la politique ambiguë de son administration en Libye, M. Obama a semblé adopter une posture d'apaisement.

A l'heure actuelle, l'on ne peut prédire quand et comment prendront fin les hostilités, ont déclaré des experts, et M. Obama a fait l'objet de critiques du fait qu'il ne s'est livré à aucun commentaire portant sur la suite des opérations et la solution politique que préconiserait son administration.

Dans son discours de 27 minutes prononcé à l'Université de la défense nationale, M. Obama a défendu l'intervention américaine en Libye, déclarant que celle-ci visait à sauvegarder "les intérêts et valeurs" des Etats-Unis.

"Lorsque nos intérêts et valeurs sont en jeu, il relève de notre responsabilité d'agir. Ce principe fondateur et immuable constitue la seule et légitime justification de notre intervention en Libye ", a-t-il déclaré.

"Les Etats-Unis ont oeuvré, de concert avec nos partenaires internationaux, à constituer une large coalition, à se voir octroyer un mandat international de protection des civils, à prévenir un massacre, et à établir une zone d'exclusion aérienne avec nos alliés et partenaires", a-t-il affirmé.

Dans le même temps, M. Obama a indiqué qu'une extension du mandat de la mission militaire en Libye stipulant l'impératif d'un "changement de régime" constituerait une grave erreur.

Evoquant les "sacrifices" que les Etats-Unis ont dû consentir durant la guerre en Irak, M. Obama a déclaré que le pays ne pourrait pas se permettre de déployer des efforts analogues en Libye.

"La tâche de nos forces -- protéger le peuple libyen, et établir une zone d'exclusion aérienne -- bénéficie de l'assentiment de l'ONU et de la communauté internationale", a estimé M. Obama. Si l'administration "tente de renverser Kadhafi par la force, notre coalition pourrait voler en éclats. Nous serions probablement contraints d'intervenir directement sur le sol libyen, ou d'intensifier nos opérations aériennes" .

L'OTAN prendra mercredi le commandement de l'ensemble des opérations conduites en Libye, mais les Etats-Unis continueront à assister la coalition dans le cadre des opérations militaires, a affirmé M. Obama.

Le président américain a également déclaré que les Etats-Unis "épauleraient l'institution -- notamment dans les secteurs du renseignement et de la logistique, de l'aide à la recherche et à la mise en oeuvre d'opérations de secours, et du brouillage des communications du régime".

" Le risque et le coût de cette transition -- pour nos soldats et nos contribuables -- seront réduits de manière considérable", a-t-il ajouté.

En outre, les Etats-Unis veilleront, de concert avec la Communauté internationale, à fournir de l'aide au peuple libyen, et sauvegarderont les 33 milliards de dollars d'avoirs libyens gelés, afin de garantir que la population en bénéficie dans le futur, a-t-il conclu.