La plus jeune est un bébé de 14 mois, la plus vieille, une grand-mère de 105 ans: des militants sud-soudanais ont publié lundi une première liste - très partielle - des victimes du conflit au Soudan du Sud, qui a éclaté il y a un an jour pour jour.
La liste ne contient que 572 noms, sur les plusieurs dizaines de milliers de victimes estimées des combats et des massacres ethniques qui les ont accompagnés depuis le 15 décembre 2013.
Aucun bilan ni liste officiels des morts n'ont jamais été publiés et il a fallu sept mois aux militants du projet "Nommer ceux que nous avons perdus" pour rassembler, vérifier et confirmer ces identités.
"La liste, bien que ne représentant qu'une fraction des pertes totales, reflète l'impact dévastateur de l'année de guerre au Soudan du Sud, au cours de laquelle personne n'a comptabilisé les morts", a expliqué à l'AFP Anyieth D'Awol, responsable du projet.
"La paix reste hors de portée, la terre est parsemée de fosses communes et les civils, jeunes et vieux sont les plus touchés par les combats", poursuit-elle. Les responsables du projet ont appelé la population à les aider à compléter la liste en communiquant les noms de ceux dont ils peuvent confirmer la mort.
Le centre de réflexion international Crisis Group estime le bilan du conflit à au moins 50. 000 tués et certains diplomates avancent le double. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré lundi que "des dizaines de milliers de Sud-Soudanais avaient péri".
Cette liste "est un début", souligne Anyieth D'Awol, précisant que la majorité des noms sont ceux de civils, pour la plupart jeunes. "A mesure que le temps passe, la liste des noms va inévitablement s'accroître et offrir un véritable reflet des pertes colossales en vies humaines dont a une nouvelle fois souffert le Soudan du Sud", a-t-elle poursuivi.
La plus jeune nation du monde a conquis son indépendance en juillet 2011, à l'issue de décennies de conflit meurtrier et destructeur contre Khartoum, l'un des plus longs d'Afrique.
Il a replongé dans la guerre lorsque des combats ont éclaté le 15 décembre 2013 à Juba, au sein de son armée, minée par les antagonismes politico-ethniques alimentés par la rivalité entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, respectivement Dinka et Nuer, les deux principaux peuples du pays.
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