Le président tanzanien, Jakaya Kikwete, a limogé mardi 23 décembre sa ministre des questions foncières, Anna Tibaijuka, mise en cause dans un vaste scandale de corruption qui agite le pays.
L’affaire fait les grands titres de la presse tanzanienne depuis le mois d’octobre 2014. Le limogeage de la ministre des questions foncières est un nouvel épisode d’un gigantesque scandale de corruption, impliquant de hauts responsables du pays. Le détournement présumé atteignant plus de 250 millions de dollars, a poussé plusieurs grands bailleurs à suspendre leur aide.
Il est reproché à Mme Tibaijuka d'avoir reçu un million de dollars d'une entreprise soupçonnée d'être impliquée dans le scandale. La ministre reconnaît avoir perçu cette somme mais assure qu'il s'agissait d'un don pour la fondation qu'elle a créée en faveur de la scolarité des filles et non de corruption.
La désormais ex-ministre est une ancienne directrice de l'ONU-Habitat, agence chargée des villes. Elle avait récemment exclu de démissionner, estimant n'avoir rien à voir avec le scandale qui porte sur le transfert à une société privée du secteur de l'énergie, de 120 millions de dollars de fonds publics, placés sur un compte séquestre à la Banque centrale de Tanzanie.
Restaurer la confiance des partenaires
Lors d’une émission télévisée lundi 22 décembre, le président Jakaya Kikwete avait affirmé que l’acte posé par Mme Tibaijuka était "contraire à la déontologie d'un fonctionnaire". Il s’est interrogé sur les raisons qui ont pu pousser la ministre à accepter le dépôt d’une pareille somme sur un compte privé.
Cette affaire a conduit le Royaume-Uni, l'Union européenne, le Japon ou encore le Canada à suspendre jusqu'à 558 millions de dollars (440 millions d'euros) d'appui budgétaire au pays.
Pour rassurer les partenaires en développement et les investisseurs, le gouvernement avait lancé en octobre des investigations qui ont conduits au limogeage il y a quelques jours du procureur général qui a rang de ministre, Frederick Werema. Ce dernier avait pourtant nié toute malversation.
Les députés notamment proches de l’oppositon réclament toujours la démission du ministre de l'Énergie Sospeter Muhongo et du secrétaire permanent de son ministère, Eliakim Maswi. Le président Kikwete a annoncé attendre des investigations supplémentaires avant de prendre une décision sur ces deux cas.
Des élections générales sont prévues en Tanzanie en octobre.
(Avec AFP)
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