Centrafrique : 18 morts dans des attaques de Peuls armés dans le sud-ouest
le 24/12/2014 12:27:17
Centrafrique

Dix-huit personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées dans le sud-ouest de la Centrafrique, au cours de deux attaques menées ce weekend par des Peuls armés, a-t-on appris mardi de source préfectorale.

"Plusieurs dizaines de Peuls armés ont attaqué les localités de Gamboula et de Nola, très tôt dans la matinée du dimanche, faisant au moins 8 morts dans la première localité et 10 morts dans la deuxième", a affirmé à l'AFP un responsable de la préfecture de Mambéré-Kadéï, sous couvert d'anonymat.

"La plupart des habitants ont été surpris dans leur sommeil par les assaillants qui ont aussi incendié des dizaines de maisons", a précisé la même source.

Au total, plusieurs dizaines de personnes ont été blessées mais "ce bilan est loin d'être exhaustif".

Depuis dimanche, "de nombreux habitants regroupés sur des motos taxis, parmi lesquels des blessés, fuient les deux localités", notamment vers Carnot, Berbérati et Salo.

A Gamboula, des affrontements étaient toujours en cours mardi "entre les assaillants et les (milices) anti-balaka" qui sont intervenues en représailles, a ajouté le responsable.

Les Peuls sont majoritairement musulmans tandis que les anti-balaka sont pour la plupart chrétiens.

Depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par la coalition rebelle Séléka - à dominante musulmane, chassée à son tour en janvier 2014 - la Centrafrique a sombré dans une crise sécuritaire et politique sans précédent.

Ces troubles et la déliquescence de l'Etat centrafricain ont permis à des bandes armées de prospérer dans nombre de régions, où elles rançonnent et volent la population, mais aussi les organisations humanitaires.

Attaques et affrontements violents ont ainsi régulièrement lieu dans le nord et le centre de la Centrafrique, où des pans entiers de territoires restent des zones grises.

A Bambari (centre), où s'est installé l'état-major de l'ex-coalition rebelle Séléka après son départ forcé de Bangui, des affrontements impliquant des peuls alliés à des Séléka contre des anti-balaka ont fait au moins 20 morts au début du week-end, selon la gendarmerie centrafricaine.

La semaine dernière, 28 personnes ont également été tuées à Mbrès dans des violences entre groupes armés, quelques jours après la tenue, sous l'égide de l'ONU, d'une cérémonie de réconciliation qui avait redonné un espoir de paix à la population de cette ville de la région centrale.

Toutefois, aucune attaque n'avait été signalée depuis des mois dans l'ouest du pays, bastion des anti-balaka où Séléka et peuls sont quasiment absents. Selon une source sécuritaire centrafricaine, "il s'agit probablement d'un groupe venu du Cameroun", l'attaque ayant eu lieu tout près de la frontière. Depuis le début des violences entre Séléka et anti-balaka, beaucoup de peuls, souvent assimilés et parfois alliés aux Séléka, comme eux musulmans, ont traversé la frontière pour se réfugier au Cameroun, et, plus au nord, au Tchad.

Trois forces internationales sont déployées dans le pays pour tenter de le stabiliser: Sangaris (française), Minusca (ONU) et Eufor-RCA (Union européenne).

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