Le domicile à Libreville de Jean Ping, l'un des principaux opposants gabonais, a été attaqué lundi par une bande de plus de 200 jeunes.
"Vers 8h30, une bande de 200 jeunes, des loubards du régime, sont venus nous agresser à coups de cailloux, ils ont allumé un feu et cassé les vitres", a expliqué à l'AFP Jean Ping, qui a accusé la gendarmerie de ne pas être intervenue.
Alain-Claude Bilié Bi Nzé, le porte-parole de la présidence gabonaise, confirme à Jeune Afrique que "200 à 300 jeunes se sont bien rendus devant le domicile de Jean Ping", le lundi 12 décembre.
"Nous avons alerté des militants qui ont livré bataille et nous avons pu prendre certains d'entre eux", a raconté à l'AFP Jean Ping, qui affirme avoir retenu une quinzaine de ces jeunes chez lui.
Ces derniers ont été déshabillés et mis en caleçons par les militants avant d'être remis à la police judiciaire qui s'est rendue sur place.
Selon Jean Ping ils "ont été payés 5 000 francs CFA chacun" (7,5 euros) pour attaquer sa maison. "Cela en dit long sur le comportement d'un État-voyou", a-t-il déclaré, expliquant avoir pu interroger ses agresseurs. Des accusations réfutées formellement par Alain-Claude Bilié Bi Nzé.
Situation politique tendue depuis plusieurs mois
Ancien président de la commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping était un proche de l'ancien président Omar Bongo, mais il est passé dans l'opposition depuis l'avènement de son fils Ali Bongo Ondimba.
Ces événements interviennent dans un contexte politique particulièrement tendu depuis plusieurs mois. Le 20 décembre, une manifestation interdite de l'opposition, qui réclame le départ du président Ali Bongo Ondimba, avait donné lieu à de violents heurts entre opposants et forces de l'ordre.
Le bilan officiel de la manifestation fait état d'un mort, alors que l'opposition en compte six. Des chiffres impossibles à vérifier de source indépendante.
Les procès des personnes arrêtées, une centaine, ont commencé la semaine dernière et se poursuivent cette semaine.
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