Le ministre marocain des Affaires étrangère, Salaheddine Mezouar, sera à Paris vendredi 23 janvier. Objectif : "Surmonter définitivement et durablement les obstacles qui entravent la coopération entre le Maroc et la France".

Seraient-ce les prémisses de la réconciliation franco-marocaine ? Le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Salaheddine Mezouar, a annoncé, ce lundi, qu'il effectuera vendredi 23 janvier une visite en France au cours de laquelle il rencontrera son homologue français Laurent Fabius, rapporte l'agence officielle marocaine MAP.

"Cette visite est programmée pour vendredi prochain", assure en effet le Quai d'Orsay.

Le ministre marocain fera le point sur les différents aspects de la coopération bilatérale, "dans le contexte particulier et douloureux que traverse la France (attentats jihadistes des 7, 8 et 9 janvier, NDLR)".

"Ce déplacement reflète, encore une fois, la volonté ferme et sincère du royaume du Maroc de surmonter définitivement et durablement tous les obstacles qui pourraient entraver la pleine coopération entre les deux pays", a déclaré le ministre.

Ces déclarations indiquent une volonté commune aux deux pays de résoudre le conflit qui les oppose depuis le 20 février 2014, lorsque des policiers français ont fait irruption dans la résidence de l'ambassadeur du Maroc à Neuilly, demandant la convocation du numéro 1 du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi, pour répondre à des plaintes pour torture.

Le dialogue est-il vraiment relancé ?

Ce réchauffement diplomatique a été amorcé le 15 janvier, lorsque Laurent Fabius, lors des questions d'actualités au gouvernement, a réaffirmé l'amitié franco-marocaine et annoncé son intention de se rendre "personnellement" et "prochainement" au Maroc. Le chef de la diplomatie française a également évoqué la tenue d'un entretien la semaine précédente (lors de la manifestation du 11 janvier à Paris contre le terrorisme, NDLR) avec son homologue marocain afin de "rétablir les relations telles qu'elles n'auraient jamais dû cesser d'être".

Mais n'ayant pas été saisi d'une demande officielle et estimant que ce genre de déplacement devait se faire "de façon coordonnée", Rabat a immédiatement rétorqué qu'avant d'annoncer une visite officielle, Paris devrait d'abord s'opposer plus fermement "aux manipulations anti-marocaines" sur son sol. Une position que Salaheddine Mezouar exposait par ailleurs sans détours dans une interview accordée à Jeune Afrique (n°2818, 11-17 janvier 2015).

Les conditions posées par Rabat pour un voyage de Fabius au Maroc seront certainement évoquées lors du prochain déplacement de Mezouar. "Nous allons y travailler avec les Marocains et nous vous communiquerons la date très prochainement", affirme-t-on au Quai d'Orsay.