La manifestation commémorative de l'anniversaire de la révolte de 2011 a dégénéré lundi en affrontements sanglants entre policiers et islamistes au Caire. Plus de 500 personnes ont été arrêtées, selon les autorités égyptiennes.
Quatre ans jour pour jour après le début du soulèvement qui chassa Hosni Moubarak au pouvoir, des islamistes pro-Morsi ont appelé, le 24 janvier, à une manifestation contre le président Abdel Fattah al-Sissi. Mais ce rassemblement s'est vite transformé en heurts meurtriers entre police et manifestants.
Vingt personnes, dont deux policiers, ont été tuées, la plupart dans un quartier du nord du Caire, Matareya, où les heurts ont duré plus de douze heures, selon le ministère de l'Intérieur égyptien.
Lundi, les autorités égyptiennes ont alors annoncé avoir arrêté plus de 500 islamistes lors de ces échauffourées. "Nous avons arrêté 516 individus liés aux Frères musulmans, soupçonnés d'avoir tiré des munitions, posé des bombes et fait exploser certains locaux", a déclaré devant la presse au Caire Mohamed Ibrahim, ministre de l'Intérieur.
"La police tue régulièrement des manifestants"
C'est la vague d'arrestation la plus importante depuis l'accession au pouvoir d'Abdel Fattah al-Sissi. Ce qui a immédiatement provoqué la réaction des organisations de défense des droits de l'homme. Human Rights Watch par exemple a dénoncé "l'usage excessif de la force" par la police en Égypte" contre des manifestations pacifiques".
"Quatre ans après la révolution, la police tue toujours régulièrement des manifestants", a dénoncé dans un communiqué Sarah Leah Whiston, la directrice pour le Moyen-Orient de HRW.
Mais de son côté, Mohamed Ibrahim a accusé Human Rights Watch de n'être "jamais objective dans ses rapports", accusant les Frères musulmans d'être responsables des violences de dimanche.
Jen Psaki, porte-parole du Département d'État a appelé tout de même "les forces de sécurité à faire preuve de retenue et à créer un environnement dans lequel les Égyptiens peuvent exprimer leurs opinions pacifiquement et en sécurité".
Londres a estimé quant à lui "particulièrement inquiétant l'usage létal de la force par la police contre des manifestants".
(Avec AFP)
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