Les autorités marocaines ont affirmé lundi avoir démantelé l'an dernier "plus d'une centaine de réseaux de trafics d'êtres humains" vers l'Europe, dans le cadre de leur lutte contre l'immigration clandestine.
Une centaine de réseaux démantelés : voilà , selon Selon Charki Draiss, le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, le bilan de la lutte contre l'immigration clandestine sur l'année 2014 au Maroc. "Ils impliquaient des Marocains mais aussi des personnes originaires d'Afrique subsaharienne, qui organisaient les trafics vers l'Espagne", a-t-il indiqué.
Le ministre s'exprimait en marge d'une conférence de presse détaillant le bilan de l'opération de régularisations menée l'an dernier par le royaume. Selon des chiffres quasi-définitifs, cette campagne inédite a permis de régulariser près de 18 000 migrants - ils étaient quelque 16 000 le mois dernier -, sur un total de 27 332 demandes. Les bénéficiaires sont surtout originaires d'Afrique subsaharienne, même si 116 nationalités sont représentées.
De simple pays de transit, le Maroc tend à devenir de plus en plus un pays d'accueil, du fait notamment du marasme économique en Europe, dont il est distant d'à peine 15 km au détroit de Gibraltar. Dans le même temps, au niveau des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, seules frontières terrestres européennes avec l'Afrique, le royaume a enregistré "87 assauts" lors de l'année écoulée, durant lesquels "plus d'une centaine" de membres des forces de l'ordre ont été blessés, a relevé Charki Draiss.
Une "nouvelle politique migratoire"
Afin de répondre à cet afflux de migrants en même temps qu'aux critiques d'ONG sur des mauvais traitements, le Maroc a annoncé fin 2013 une "nouvelle politique migratoire". Au-delà du seul programme de régularisations, il va mettre en œuvre une "stratégie nationale" permettant "une meilleure intégration", a noté devant la presse le ministre en charge de la Migration, Anis Birou.
Adoptée par le gouvernement en décembre, cette stratégie va se décliner en "11 programmes d'actions", sur l'éducation, la santé, le logement ou encore l'emploi. "Sur l'éducation, par exemple, nous avons tout un programme de soutien scolaire car nous voulons que ces enfants réussissent pour être, dans 10 ou 15 ans, des acteurs de la société et de l'économie du pays", a expliqué M. Birou.
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