20110402 Xinhua ABIDJAN, 1er avril (Xinhua) -- Les forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI, forces pro-Ouattara) ont lancé depuis lundi une offensive sur tous les fronts du pays et ont avancé au pas de course.
Nombre d'observateurs s'interrogent sur la capacité de résistance des forces pro-Gbagbo au regard de l'avancée fulgurante des forces affiliées à son rival Alassane Ouattara.
"En 72 heures, les FRCI ont fait tomber les villes les unes après les autres pour se retrouver à Abidjan", a fait remarquer un observateur, estimant que les FRCI ont bien préparé leur offensive et que les troupes ont été bien formées et bien outillées.
Un autre observateur a relevé "le professionnalisme" des Forces républicaines "dont les mouvement sont parfaitement coordonnées".
Lors d'un meeting jeudi à Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne tombée mercredi entre les mains des forces pro-Ouattara, le Premier ministre (et ministre de la défense) du camp Ouattara, Guillaume Soro a félicité ses troupes pour avoir "donné leur vie pour la libération de la Côte d'Ivoire."
"Ce ne sont pas des forces étrangères qui ont mené l'offensive, ce sont nos forces conduites par nos vaillants officiers", a-t-il souligné, citant le nom des ex commandants de zones des Forces nouvelles (ex rébellion) devenues désormais les Forces républicaines de Côte d'Ivoire.
LES PRO-OUATTARA EN ROUE LIBRE VERS ABIDJAN
Conforté par les performances des forces pro-Ouattara, l'un des porte-parole des jeunes pro-Ouattara, Mamadou Touré, a pour sa part conclu que "les forces pro-Gbagbo n'ont pas les moyens militaires de résister aux FRCI" qui ont selon lui foncé sur Abidjan en roue libre.
Perçu comme une résignation par le camp Ouattara, le repli des Forces de défense et de sécurité (FDS, forces pro-Gbagbo) est pourtant présenté par des proches de Laurent Gbagbo comme une stratégie militaire.
"Laurent Gbagbo a les moyens de gagner la bataille et il sortira victorieux de cette situation", a énoncé le secrétaire d'Etat chargé des victimes de guerre du gouvernement Gbagbo, Charles Rodel Dosso.
La défection du chef d'état-major des FDS le général Philippe Mangou et le ralliement officiel du commandant des Forces terrestres le général Firmin Détho Létho au camp Ouattara constituent une faiblesse du camp Gbagbo.
Toutefois, ces actes sont loin de saper le moral de certains proches du président sortant ivoirien qui croient encore au " miracle".
"Les FDS (forces pro-Gbagbo) se sont battus courageusement et elles ont encore le contrôle de la RTI (la télévision publique). Elles ont aussi pris le dessus après les combats autour de la résidence du chef de l'Etat", a assuré dans un entretien avec une télévision étrangère Alain Toussaint, conseiller de Laurent Gbagbo.
UN REPLI TACTIQUE DES PRO - GBAGBO
Si dans les villes de l'intérieur du pays les forces pro-Gbagbo n'ont pu mener une résistance, elles semblent avoir effectué un repli tactique et réservé leur énergie pour "la bataille d'Abidjan ".
Laurent Gbagbo se trouve sous une forte protection des forces spéciales constituées notamment de la Garde républicaine (GR), une unité d'élite lourdement équipée.
Après plusieurs heures de combat avec les forces pro-Ouattara, les forces pro-Gbagbo résistent sur leurs positions grâce à un armement et un effectif conséquents.
Les forces pro-Gbagbo ont ainsi une "réelle" capacité de résistance qui leur permet de continuer à défendre la ville d'Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire, où les combats entre les deux forces font rage depuis près de 24 heures.
UN DUEL SANS MERCI
Nul ne pourrait alors prédire l'issue de la "bataille d'Abidjan " en cours, dont le vainqueur assurera sans aucun doute le contrôle du pays tout entier.
Le duel sans merci entre forces pro-Ouattara et forces pro- Gbagbo connaitra son Ă©pilogue dans les prochains jours.
La Côte d'Ivoire se trouve dans la tourmente depuis le second tour de l'élection présidentielle qui a opposé le président sortant Laurent Gbagbo à l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara.
Chacun d'eux s'est proclamé vainqueur de l'élection et a formé un gouvernement dirigé par un Premier ministre, plongeant le pays dans un bicéphalisme.
La crise post électorale en Côte d'Ivoire a fait 494 morts depuis la mi-décembre selon un dernier bilan établi par l'ONU.
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