Soudan : la police ouvre une enquĂŞte pour viol contre un soldat de la Minuad
le 15/02/2015 17:41:14
Soudan

La police soudanaise a ouvert une enquête pour viol contre un responsable de la mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour (Minuad), a indiqué le ministère des Affaires étrangères tard vendredi.

Après la parution d'articles dans la presse locale "contre l'un des responsables de la Minuad au Darfour, une enquête a été ouverte", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère, Youssef al-Kordofani.

"Si des preuves sont récoltées, il sera jugé" par un tribunal soudanais, car l'immunité diplomatique ne recouvre pas de tels crimes, a-t-il ajouté.

M. al-Kordofani n'a donné aucun détail sur l'identité ou la nationalité du responsable de la Minuad, ni précisé quand le viol aurait eu lieu.

Interrogé, un attaché de presse de la mission a affirmé que la Minuad "prend très au sérieux toutes les accusations de faute à l?encontre de son personnel, dont les agressions sexuelles et les violences, et demande à ce que toutes informations ayant trait à ces questions soient immédiatement partagées avec la mission".

Cette annonce du ministère intervient deux jours après la publication d'un rapport de l'ONG Human Rights Watch accusant les soldats soudanais d'avoir violé plus de 200 femmes et filles dans un village du Darfour l'année dernière.

Les casques bleus de la Minuad n'avaient pu se rendre qu'une fois dans ce village, et avaient affirmé à l'époque qu'ils n'avaient récolté aucune preuve lors de leur unique visite à Tabit, le 9 novembre.

Mais un rapport confidentiel de l'ONU a fait état d'intimidations de la part de l'armée dans le village au moment où ils enquêtaient.

La Minuad, forte de 16. 000 hommes, est déployée depuis 2007 pour protéger les civils et sécuriser l'aide humanitaire destinée au Darfour, province en proie aux violences depuis le soulèvement en 2003 de rebelles contre le pouvoir central et les élites arabes.

Selon l'ONU, au moins 300. 000 personnes sont mortes et 2 millions ont du fuir la province depuis 2003, et le président soudanais Omar el-Béchir est voulu par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité au Darfour.

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