Maroc : La France décorera prochainement le patron du contre-espionnage marocain
le 15/02/2015 16:41:51
Maroc

Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, en visite au Maroc, a annoncé samedi que Paris décorerait prochainement le patron du contre-espionnage marocain, visé par une plainte pour "torture" en France, ce qui avait entraîné une crise diplomatique entre les deux pays.

Le Maroc et la France, deux proches alliés, viennent de tourner la page d'une année de brouille née du dépôt d'une plainte à Paris pour "torture" contre Abdellatif Hammouchi. Rabat avait aussitôt suspendu la coopération judiciaire, qui n'a été rétablie que fin janvier, à la faveur d'un accord entre les deux gouvernements.

Alors que la coopération sécuritaire a également été fortement entravée durant cette crise, Bernard Cazeneuve a loué samedi "l'expertise" et "l'efficacité" du Maroc "dans l'échange de renseignements", évoquant "un partenaire clé" de la France "pour assurer sa sécurité".

"Je veux à cet égard tout particulièrement saluer l'action menée" par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), dont le "rôle est déterminant dans la coopération contre le terrorisme", a-t-il ajouté, lors d'un point de presse conjoint, sans questions, avec son homologue marocain Mohamed Hassad.

M. Cazeneuve a tenu a rendre hommage "en premier lieu" Ă  Abdellatif Hammouchi, le patron de la DGST marocaine.

"La France avait déjà eu l'occasion de distinguer monsieur Hammouchi en 2011, en lui attribuant le titre de Chevalier de l'ordre de la Légion d'honneur. Elle saura prochainement lui témoigner à nouveau son estime en lui remettant cette fois les insignes d'Officier", a-t-il indiqué.

"Les deux pays ont un rôle particulier à jouer ensemble pour dire un non implacable au terrorisme et à l'intolérance", a encore fait valoir Bernard Cazeneuve.

Premier officiel français à se rendre au Maroc depuis la fin de la brouille, il doit également s'entretenir avec le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane.

Paris et Rabat sont engagés dans une lutte de longue haleine contre le terrorisme, les deux pays comptant plus d'un millier de ressortissants chacun --dont une part de binationaux-- dans les rangs d'organisations telles que le groupe Etat islamique (EI).

La crise diplomatique entre les deux pays avait débuté le 20 février 2014 lorsque des policiers français s'étaient rendus à la résidence de l'ambassadeur du Maroc près de Paris pour notifier à M. Hammouchi une demande d'audition de la justice française, qui agit en vertu du principe de compétence universelle.

La réconciliation a finalement été scellée le 9 février à l'Elysée par le président François Hollande et le roi Mohammed VI, actuellement en France.

A la faveur de ce nouveau climat, "nous avons convenu avec mon homologue de multiplier les contacts et les rencontres entre les responsables en charge de la sécurité des deux pays (. . . ) pour faire face au terrorisme", a souligné Mohamed Hassad.

Les deux chefs d'Etat ont de leur côté annoncé un "intense programme de visites ministérielles", afin de préparer une "prochaine réunion de haut niveau" en présence des deux chefs de gouvernement. Cette rencontre doit avoir lieu avant l'été.

La France est le premier partenaire économique du royaume où vivent entre 60. 000 et 80. 000 Français, tandis que plus de 1,3 million de Marocains résident en France.

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