Une série de coups de filet opérés récemment par la DGST d'Abdellatif Hammouchi a révélé une évolution préoccupante des cellules jihadistes dans le nord du Maroc.
Fin décembre 2014 et début janvier, une opération menée conjointement avec les services espagnols à Fnideq (non loin de Tétouan), à Ceuta et à Melilla a permis de démanteler une filière de convoyage vers l'État islamique syro-irakien de volontaires exclusivement féminines.
Dirigé depuis le califat d'Abou Bakr al-Baghdadi par le Marocain Mohamed Hamdouch, dit Kokito (l'homme est célèbre pour avoir offert à son épouse une ceinture d'explosifs en guise de dot), ce réseau constitué d'une douzaine de membres avait à son actif l'acheminement en 2014 d'une vingtaine de Marocaines et d'Hispano-Marocaines en Syrie et prospectait activement via internet.
Le 25 janvier, un Algérien du nom de Hocine Dahous, l'un des cadres opérationnels du groupe Jund al-Khilafa (qui a revendiqué la décapitation du Français Hervé Gourdel en septembre 2014), était interpellé par les hommes de la DGST dans un café de Beni Drar, non loin d'Oujda. Dahous, qui en était à sa deuxième mission au Maroc et avait dissimulé dans une forêt proche des armes de poing et 83 kg de produits chimiques dangereux, recrutait des apprentis jihadistes pour des stages de formation dans les maquis algériens avant de les renvoyer dans le royaume.
L'objectif affiché de Jund al-Khilafa est en effet de mener un combat transfrontalier pour l'établissement d'un califat maghrébin sur le modèle de Daesh. Au total, 147 affaires de terrorisme impliquant 323 individus ont été portées l'an dernier devant la justice marocaine. Plus du double qu'au cours de l'année 2013.
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