Les premiers résultats arrivaient au compte-gouttes dimanche au Lesotho, au lendemain d'élections législatives visant à désigner un gouvernement stable, six mois après une tentative de coup d'Etat militaire.
Le scrutin s'est déroulé sans incident samedi, mais le dépouillement n'était fini que dans quelques districts, les résultats n'ayant été publiés dans aucun d'entre eux par la Commission électorale indépendante (IEC) dimanche à midi (10H00 GMT).
"Au Lesotho, nous ne comptons pas les voix par voie électronique, nous comptons manuellement", a rappelé Rethabile Pholo, une responsable de l'IEC.
En outre, le relief très accidenté du petit royaume montagneux ne facilite pas les choses et des hélicoptères doivent souvent aller chercher les urnes dans des villages reculés.
"Heureusement, le temps s'est maintenu et les hélicoptères ont pu voler (. . . ) pour aller chercher les bulletins et les transporter vers les centres de district", a relevé Mme Pholo.
Le royaume est en crise depuis que le Premier ministre Thomas Thabane a suspendu le Parlement, en juin 2014, afin d'éviter une motion de censure. Il était arrivé au pouvoir en prenant en 2012 la tête d'une coalition d'opposants à Pakalitha Mosisili --qui était au pouvoir depuis quatorze ans--, mais ses alliés voulaient rompre les bans.
Il a ensuite destitué le chef de l'armée, le général Tlali Kamoli, qui a réagi le 30 août en envoyant ses hommes investir les postes de police de Maseru, la capitale, réputés fidèles au chef du gouvernement.
Alors que quelques échanges de tirs faisaient un mort, Thomas Thabane a pris la fuite vers l'Afrique du Sud voisine, dont la frontière est à la sortie de Maseru. Le Premier ministre en est revenu grâce aux efforts de médiation du vice-président sud-africain Cyril Ramaphosa.
L'organisation de législatives anticipées est le principal point de l'accord de sortie de crise, tandis que les putschistes ont été envoyés "en mission" loin du royaume.
MM. Thabane et Mosisili se retrouvent à nouveau face à face, mais aucun d'entre eux ne devrait être en mesure d'emporter la majorité absolue à lui seul.
Grand comme la Belgique, et très pauvre, le Lesotho a la particularité d'être complètement enclavé au sein du territoire sud-africain.
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