Un jeune Sahraoui, Babi Mahmoud Gargar, a trouvé la mort lundi et des dizaines d'autres personnes ont été blessées lors des manifestations déclenchées par les Sahraouis au moment où les forces marocaines démantelaient le camp de Gdeim Izizk, a rapporté mardi l'agence de presse algérienne APS.
"Des dizaines de blessés, dont des cas graves, ont été enregistrés parmi les manifestants sahraouis, sortis dans les rues de plusieurs quartiers populaires d'El-Ayoun (Sahara occidental) pour dénoncer l'attaque matinale contre le camp de Gdeim Izizk", a indiqué l'APS en citant une source sahraouie.
"Des témoins oculaires ont affirmé à l'agence sahraouie de presse que +les forces marocaines ont utilisé des balles réelles contre les manifestants+, ajoutant que le nombre de morts +peut s'alourdir+", a rapporté l'APS.
Les Nations Unies ont regretté lundi dans un communiqué l'incident meurtrier dans le camp, au moment où une réunion de deux jours s'ouvrait près de New York pour discuter de l'avenir de ce territoire, et ont appelé les parties concernées à faire preuve de retenue.
"Les informations disponibles actuellement sur les raisons de cette opération, le niveau de force employé, la réaction des personnes du camp, le nombre de victimes parmi les manifestants et les forces de sécurité, sont vagues et contradictoires. Manifestement il y a un certain nombre de morts et de blessés que nous regrettons", a affirmé lundi lors d'une conférence de presse le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Martin Nesirky.
"Nous appelons les parties impliquées à faire preuve de la plus grande retenue dans les heures et les jours qui viennent", a-t-il ajouté.
Selon la presse, les autorités marocaines font état de cinq membres des forces de sécurité décédés lors du démantèlement du camp qui servait depuis un mois de lieu de la contestation sahraouie.
Le Front Polisario, qui revendique l'indépendance du Sahara occidental, a fait état pour sa part de la mort d'un militant de 26 ans lors de l'irruption des forces marocaines dans le camp.
Cet incident survient alors que le troisième cycle de pourparlers informels sur le statut du Sahara occidental a débuté lundi matin près de New York.
Le Maroc et le Front Polisario, ainsi que les Etats voisins, l'Algérie et la Mauritanie, participent à ces deux jours de discussion à Greentree, à Long Island. Il est "hautement facheux" que l'opération d'évacuation ait affecté "l'atmosphère dans laquelle ces pourparlers sont menés", a souligné le porte-parole de Ban Ki-moon.
Les précédents pourparlers informels ont eu lieu en Autriche, en août 2009, et à Armonk, près de New York, en février 2010. Le différend entre le Maroc et le Front Polisario sur le Sahara occidental remonte à la fin de la domination espagnole sur ce territoire en 1976.
Le Maroc a présenté un plan pour l'autonomie du Sahara occidental. La position du Front Polisario est en revanche que le statut final du territoire doit être décidé lors d'un référendum incluant l'indépendance comme option.
french.news.cn/afrique
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