Le Conseil des ministres a adoptĂ© mercredi un projet de loi portant modification de seize articles de la loi du 1er aoĂ»t 2000 portant code Ă©lectoral. Si le texte doit encore ĂȘtre approuvĂ© par le Parlement ivoirien et pourrait ĂȘtre amendĂ©, voici ce qui devrait nĂ©anmoins changer.
Si le texte adopté mercredi 11 mars en conseil des ministres n'a rien d'une refonte totale de la loi du 1er août 2000 portant code électoral, il pourrait toutefois aboutir à des changements notables. Le projet de loi prévoit en effet la modification de seize articles (numéros 7, 9, 11, 15, 21, 35, 52, 56, 59, 60, 68, 80, 86, 101, 116 et 144). Une partie des changements sont tirés des ordonnances de sortie de crise prises en 2008.
Le nouveau dispositif devrait permettre de "prĂ©venir les difficultĂ©s liĂ©es Ă la technique et Ă la logistique des scrutins et de crĂ©er les conditions dâun dĂ©roulement serein et apaisĂ© des Ă©lections futures", a expliquĂ© le porte-parole du gouvernement, Bruno KonĂ©. Il est issu des remarques de la Commission Ă©lectorale indĂ©pendante exprimĂ©es Ă l'issue d'un sĂ©minaire analysant les Ă©lections organisĂ©es entre 2010 et 2013, et adoptĂ©es par la Commission centrale de l'institution, le 29 janvier dernier.
Voici ce qui devrait changer, mĂȘme si le projet de loi, dont Jeune Afrique a obtenu copie, doit encore ĂȘtre approuvĂ© par le Parlement.
L'identification des Ă©lecteurs
> En plus des habituelles informations exigĂ©es des votants, telles que le sexe, la profession, l'adresse ou encore les dates et lieux de naissance, la liste Ă©lectorale pourrait dĂ©sormais comporter les photos et les empreintes digitales des inscrits. En outre, ceux-ci pourraient ĂȘtre identifiĂ©s par un numĂ©ro d'ordre et un numĂ©ro d'enregistrement unique.
Les listes Ă©lectorales, cartes d'Ă©lecteur et candidatures
> Le gouvernement souhaite Ă©galement modifier les dĂ©lais de publication des listes Ă©lectorales. Une version provisoire de celles-ci devra, si le texte est adoptĂ©, ĂȘtre publiĂ©e au moins trois mois avant le scrutin. Les listes dĂ©finitives seraient quant Ă elles dĂ©finitivement arrĂȘtĂ©es quinze jours avant la date fatidique.
> Les candidatures Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle devraient ĂȘtre dĂ©posĂ©es Ă la commission ad-hoc au moins soixante jours avant le scrutin, contre trente aujourd'hui. Ladite commission devrait les transmettre au Conseil constitutionnel au plus tard 72 heures aprĂšs la date de clĂŽture, contre 48 heures actuellement. Le Conseil constitutionnel devrait alors publier la liste dĂ©finitive des candidats 45 jours avant l'Ă©lection.
> Pour les Ă©lections lĂ©gislatives, les candidatures devraient ĂȘtre dĂ©posĂ©es 45 jours avant le scrutin Ă la commission en charge (comme pour les scrutins municipaux). Celle-ci disposerait de dix jours Ă compter de la date de clĂŽture pour publier la liste dĂ©finitive.
Le vote
> Tout Ivoirien pourrait s'inscrire dans la circonscription de son choix, et non plus obligatoirement dans celle oĂč il a Ă©tĂ© enregistrĂ© Ă l'origine, pour y remplir son devoir d'Ă©lecteur. Cette disposition vise Ă favoriser le vote de populations sujettes aux migrations internes et Ă multiplier les bureaux.
> Les bureaux de vote pourraient ĂȘtre installĂ©s dans des lieux privĂ©s rĂ©quisitionnĂ©s et amĂ©nagĂ©s pour l'occasion, Ă l'exclusion des domiciles. Ă l'heure actuelle, seuls les lieux publics peuvent en thĂ©orie les accueillir. NĂ©anmoins, dans la pratique, de nombreux lieux privĂ©s ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© rĂ©quisitionnĂ©s lors des prĂ©cĂ©dents scrutins.
> Chaque bureau de vote pourrait comprendre, outre un président et deux secrétaires désignés par la commission électorale, deux représentants, un titulaire et un suppléant, pour chaque candidat. Cette disposition deviendrait facultative si le nouveau texte était adopté.
Les résultats et réclamations
> Les rĂ©sultats provisoires devraient ĂȘtre proclamĂ©s dans un dĂ©lai de cinq jours au niveau national. Lors de la proclamation, les reprĂ©sentants des candidats seraient tenus d'ĂȘtre prĂ©sents. Ă l'heure actuelle, aucun dĂ©lai n'est imposĂ© Ă la commission Ă©lectorale, ce qui avait entraĂźnĂ© une polĂ©mique en 2010.
> Tout candidat pourrait porter réclamation auprÚs du Conseil constitutionnel dans un délai de cinq jours aprÚs la proclamation des résultats provisoires. Soit 48 heures de plus que celui accordé aujourd'hui.
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