La justice tunisienne a refusé lundi de remettre provisoirement en liberté Moez Ben Gharbia et Wassim Lahrissi, deux vedettes de l'audiovisuel du pays poursuivies notamment pour offense au chef de l'État.
Moez Ben Gharbia et Wassim Lahrissi resteront en prison. La justice tunisienne a rejeté le 16 mars la demande de remise en liberté provisoire déposée par l'avocat de ces deux stars de l'audiovisuel du pays. Et les "les accusations [portées contre eux] restent les mêmes", a précisé Sofiène Sliti, le porte-parole du parquet.
Arrêtés et détenus depuis vendredi, l'animateur Moez Ben Gharbia et l'imitateur Wassim Lahrissi ainsi que l'un de leurs collaborateurs sont poursuivis pour "offense au président Béji Caïd Essebi". Mais leur avocat, Me Fethi Mouldi, affirme que ses clients ont été interpellés parce qu'ils faisaient "du journalisme d'investigation sur une grande affaire de corruption".
Me Fethi Mouldi, qui a refusé de divulguer de détails du dossier sur lequel enquêtaient ses clients, a par ailleurs confirmé la position de la présidence tunisienne qui affirme depuis vendredi n'avoir aucune responsabilité dans cette affaire.
Un dossier vide ?
La présidence de la République "n'a absolument rien à voir dans cette histoire", le chef de l'État Beji Caïd Essebsi n'étant "ni demandeur, ni plaignant, ni victime", a-t-il dit. Mais "le parquet a ratissé large" lorsqu'il a décidé des inculpations, a dénoncé l'avocat.
Selon l'avocat, le dossier de l'accusation n'apporte aucune précision sur les éléments à charge contre les suspects, se bornant à faire état "d'informations policières".
Contacté, le parquet s'est refusé quant à lui à tout commentaire, arguant du secret de l'enquête. Le procès est annoncé pour le 25 mars et les deux vedettes de l'audiovisuel tunisien risquent entre autres une peine de trois ans de prison pour offense au chef de l'État.
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