Congo, République démocratique : qui sont vraiment les "424 morts" enterrés dans la fosse commune de Maluku ?
le 08/04/2015 12:24:09
Congo, République démocratique

Image redimensionnéeL’ONG américaine Human Rights Watch soupçonne les services de sécurité congolais d’avoir enterré des victimes de deux vagues de répression dans une fausse commune de la région de Kinshasa. Le gouvernement dément, mais n’autorise pas, à ce stade, l’exhumation des corps pour mener l’enquête.

C’est une odeur suspecte qui a alerté les riverains de Maluku, à une centaine de kilomètres de Kinshasa. La décomposition des centaines de corps inhumés nuitamment le 19 mars est rapidement devenue insupportable pour les villageois.

Selon le gouvernement congolais, qui a dû donner des explications le 3 avril, 424 corps ont été enterrés cette nuit-là. Selon lui, il s’agirait de dépouilles "d’indigents" que personne n’aurait réclamé et de fœtus ou d’enfants mort-nés.

Mais certaines ONG doutent de cette version officielle. Selon Human rights watch (HRW), il pourrait s’agir de victimes de l’"opération Likofi", menée par la police entre novembre 2013 et février 2014 pour lutter contre les gangs Kuluna de Kinshasa, ou de la répression des manifestations et émeutes de janvier en réaction à un projet de réforme électorale. L’ONG a recensé respectivement 51 et 36 morts lors de ces deux vagues de répression.

Gouvernement divisé

Sur son compte twitter, la chercheuse de HRW Ida Sawyer a ainsi réclamé une "enquête rigoureuse et indépendante" pour "savoir si ces personnes disparues [lors de ces opérations] sont là", enterrées dans la fosse communue.

Le gouvernement congolais est apparu divisé face à cette demande. Le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Evariste Boshab, a d’abord évoqué la possibilité de procéder à des exhumations, en cas de doute. Mais lundi, le ministre de la Communication, Lambert Mende, a fermé cette porte, s’opposant à une telle opération.

Format imprimable Envoyer cet article ŕ un ami Créer un fichier PDF ŕ partir de cet article
Les commentaires appartiennent Ă  leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.