Deux personnes ont été tuées par balles près de Gao, au nord du Mali, dans une attaque contre un convoi de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) vendredi soir, trois jours après un attentat-suicide dans la même région.
Deux assaillants ont "stoppé le convoi de fournisseurs civils" de la Minusma à 15 km de Gao, la plus grande ville du nord du Mali, "ont froidement abattu deux des chauffeurs" et fait "un blessé par balle" vendredi vers 19H00 (GMT et locales), a affirmé la force des Nations unies dans un communiqué. Les assaillants ont ensuite mis le feu aux camions tandis que les autres membres du convoi réussissaient à prendre la fuite, a ajouté le communiqué. La force de l'ONU "condamne fermement cette nouvelle attaque touchant des civils innocents et met tout en œuvre pour que les responsables soient appréhendés, traduits en justice et qu'ils répondent de leurs actes". Cette attaque survient quelques jours après un attentat-suicide qui a visé mercredi une base de l'ONU également près de Gao, tuant deux civils et blessant neuf soldats nigériens. Cet attentat a été revendiqué par le groupe jihadiste de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, dans un enregistrement audio diffusé vendredi par l'agence privée mauritanienne Al-Akhbar. Un porte-parole du groupe Al-Mourabitoune a précisé sur cet enregistrement qu'il s'agissait de "la deuxième opération pour venger les insultes contre le prophète" de l'islam, après l'attentat anti-occidental de Bamako le 7 mars, qui avait fait cinq morts, également revendiqué via le même canal par Al-Mourabitoune. Le Niger ciblé par Belmokhtar Ce porte-parole a aussi expliqué avoir visé le contingent nigérien en raison de "la participation du président (Mahamadou) Issoufou à la marche en soutien à Charlie Hebdo à Paris, l'emprisonnement des jihadistes par son régime et l'accueil sur le sol nigérien de bases militaires américaines et françaises". Le chef de la Minusma, Mongi Hamdi, avait déclaré mercredi que l'attentat "ne détournera pas la Minusma de sa mission de rétablissement de la paix et de la sécurité au Mali". La Minusma est déployée depuis juillet 2013 à la suite de l'opération française Serval lancée en janvier 2013 pour chasser les jihadistes du nord du Mali qui était tombé en 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. "Barkhane", dont le rayon d'action s'étend à l'ensemble de la zone sahélo-saharienne, a succédé en août 2014 à Serval. Mais des zones entières échappent encore au contrôle du pouvoir central malien où ces groupes continuent de mener des attaques, notamment des attentats-suicides, de poser des engins explosifs et de perpétrer des enlèvements. Poursuite des pourparlers à Alger Les incidents de cette semaine dans la région de Gao surviennent alors que les pourparlers entre le gouvernement malien et la rébellion à dominante touareg du nord du Mali se poursuivent à Alger sous l'égide d'une équipe de médiation internationale conduite par la diplomatie algérienne. La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a rejeté la semaine dernière une invitation du médiateur algérien à parapher l'accord de paix déjà signé le 1er mars par le camp gouvernemental. La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, rébellion) a expliqué ne pouvoir parapher ce document "dans son état actuel et à la date indiquée", exigeant de nouveau l'intégration des amendements qu'elle réclame. Parmi ses revendications figurent la "reconnaissance officielle de l'Azawad comme une entité géographique, politique et juridique", en référence à l'appellation du nord du Mali par les rebelles, la création d'une assemblée interrégionale couvrant cette zone, et un quota de "80% de ressortissants de l'Azawad" dans les forces de sécurité.
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