Côte d'Ivoire : la télévision publique cesse d'émettre, des hélicoptères de l'ONU tirent sur la résidence de Gbagbo
le 05/04/2011 20:19:53
CĂ´te d'Ivoire

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Xinhua
ABIDJAN / NEW YORK / PARIS, 5 avril (Xinhua) -- La Télévision publique ivoirienne RTI a, de nouveau, cessé d'émettre lundi. Des hélicoptères de l'ONU et de la force française Licorne ont tiré lundi à Abidjan sur la résidence du président sortant ivoirien et sur des camps militaires pro Gbagbo.

Le signal de la RTI a été interrompu aux environs de 20h00 ( locale et GMT), alors que les populations terrées chez elles, en raison des combats entre les forces du président sortant Laurent Gbagbo et de l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, attendaient l'heure du journal télévisé.

Une première interruption de la télévision publique avait eu lieu jeudi dernier lors de l'incursion des forces pro-Ouattara à Abidjan, puis les images sont réapparues vendredi soir. La RTI fait partie des cibles des forces pro-Ouattara qui ont lancé une offensive lundi pour son contrôle et pour le contrôle de plusieurs autres sites stratégiques dont la palais présidentiel.

Des hélicoptères de l'ONU et de la force française Licorne ont tiré lundi à Abidjan sur la résidence du président sortant ivoirien et sur des camps militaires pro Gbagbo.

Selon des témoins joints par Xinhua, les hélicoptères se sont positionnés à basse altitude et ont pilonné l'entrée de la résidence de Laurent Gbagbo ou étaient amassés ses partisans venus constituer un bouclier humain.

Les aéronefs de la Mission des Nations Unies en Côte d'Ivoire ( ONUCI) et de la Licorne ont également été aperçus au dessus des camps militaires d'Agban (centre d'Abidjan), de l'escadron de la gendarmerie de Yopougon toit rouge et de la base navale de Locodjoro.

Une source militaire a confié à Xinhua que la poudrière du camp d'Akouédo le plus important camp militaire d'Abidjan a été aussi détruite lors du bombardement des hélicoptères onusiens.

La Côte d'Ivoire se trouve dans la tourmente depuis le second tour de l'élection présidentielle en novembre dernier, qui a opposé le président sortant Laurent Gbagbo à l'ancien premier ministre Alassane Ouattara.

Chacun d'eux s'est proclamé président de la république et a formé un gouvernement dirigé par un premier ministre, plongeant le pays dans un bicéphalisme.

La crise post-électorale en Côte d'Ivoire a fait un millier de morts depuis la mi-décembre selon un dernier bilan établi par l'ONU.

Les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (forces pro-Ouattara) ont amorcé depuis plusieurs jours une offensive sur le territoire national. Elles ont lancé lundi un assaut pour le contrôle d'Abidjan et pour tenter de déloger Laurent Gbagbo.

D'intenses combats à l'arme lourde ont alors éclaté entre les forces pro-Ouattara et les forces pro Gbagbo qui opposent une résistance.

LE CONSEIL DE SECURITE SE REUNIRA MARDI

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira mardi pour des consultations sur la situation en Côte d'Ivoire, dans le contexte de l'escalade de violences que connaît ce pays d'Afrique de l'Ouest.

"Nous assistons à une véritable guerre civile" en Côte d'Ivoire, a déclaré lundi à la presse l'ambassadeur colombien à l'ONU, Nestor Osorio, dont le pays exerce au mois d'avril la présidence tournante du Conseil de sécurité.

Le sous-secrétaire général de l'ONU aux opérations de maintien de la paix Alain Le Roy informera mardi le conseil des événements récents concernant la mission de paix de l'ONU en Côte d'Ivoire.

Lundi également, la Mission des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a entrepris une opération militaire contre des forces loyalistes du dirigeant sortant Laurent Gbagbo, a déclaré à Xinhua le porte-parole du département des opérations de maintien de la paix de l'ONU Nick Birnback au siège des Nations unies à New York.

L'ONUCI "a entamé une opération militaire pour empêcher l'usage d'armes lourdes dans le camp d'Akuedo à Abidjan", contrôlé par des forces loyales à Gbagbo, aux environs de 17h00 heure locale ce lundi, a indiqué M. Birnback.

La mission de l'ONU a essuyé des attaques et les membres de cette force de maintien de la paix ont subi "plus que des tracasseries", selon M. Osorio.

Le président français Nicolas Sarkozy a autorisé les forces françaises à participer aux opérations de la Mission des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci) pour "neutraliser" les armes lourdes utilisées par les forces loyales au président sortant ivoirien Laurent Gbagbo contre les populations civiles et les personnels des Nations Unies à Abidjan, a déclaré lundi soir l'Elysée.

Dans une lettre adressée au chef de l'Etat français, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a demandé le soutien des forces françaises aux opérations de l'Onuci pour " neutraliser les armes lourdes utilisées contre les populations civiles et les personnels des Nations Unies à Abidjan". "Le président de la République a répondu positivement à cette demande et autorisé les forces françaises, agissant conformément au mandat que leur a donné le Conseil de sécurité, à participer aux opérations conduites par l'Onuci en vue de la protection des civils", a indiqué l'Elysée dans un communiqué.

Dimanche, les forces françaises de l'opération Licorne, qui a reçu des renforts, ont pris le contrôle de l'aéroport d'Abidjan, selon l'armée française.

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