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Xinhua
N'DJAMENA, 5 avril (Xinhua) -- Les candidats Idriss Déby Itno et Pahimi Padacket Albert ont démarré, lundi après-midi, leur campagne électorale en grande pompe dans la capitale tchadienne N'Djamena. Leur concurrent Nadji Madou a choisi de commencer par sa région d'origine.

C'est au ministère des Affaires étrangères que Pahimi Padacket Albert a débuté la campagne pour l'élection présidentielle du 25 avril prochain. Le "candidat de la vague verte" (couleur du Rassemblement national des démocrates tchadiens, Rndt-Le Réveil) se présente comme le candidat de la jeunesse et du changement.

Le changement, selon le leader du Rndt-Le Réveil, passe par le renouvellement de la classe politique tchadienne en confiant la destinée du pays aux jeunes. Il passe également par l'égalité entre les citoyens en droits et en devoirs, devant la justice et le respect des droits de propriété.

Dans sa profession de foi, le candidat Pahimi Padacket Albert entend privilégier les énergies renouvelables pour résoudre le problème énergétque que connaissent les ménages tchadiens. Il compte aussi réformer le système éducatif tchadien afin que celui-ci soit en adéquation avec les besoins de l'heure et pour promouvoir l'auto-emploi des jeunes.

Dès son élection, Pahimi Padacket Albert procèdera à une modification de la Constitution pour ramener à deux le nombre de mandat présidentiel.

Le candidat du Rndt-Le Réveil invite aussi ses camarades à dénoncer les personnes détentrices de plusieurs cartes d' électeur. Il a par ailleurs annoncé que le parti va battre campagne par le biais des nouvelles technologies de l'information et de la communication. "J'invite chaque militant à envoyer au moins dix SMS par jour en demandant à ses correspondants de faire autant", a-t-il déclaré.

Le président sortant Idriss Déby Itno a, quant à lui, entamé sa campagne dans le Stade Idriss Mahamat Ouya, le plus grand de la capitale tchadien. "La date du 4 avril 2011 est historique pour un Tchad nouveau", a déclaré le candidat du Mouvement patriotique du salut (Mps). Il a exprimé sa fierté d'avoir plus de cent partis pour soutenir sa candidature.

Le "candidat de la Renaissance du Tchad" s'est adressé à ses militants simultanément en français et en arabe, les deux langues officielles du Tchad. "A-t-on besoin de battre campagne?", s' est-il interrogé en voyant la foule venue nombreuse à sa rencontre. A l'endroit de ses camarades et sympathisants, le président sortant Idriss Déby Itno a fait cette promesse: "Je me battrai pour que les richesses du sol tchadien, du Sud au Nord et de l'Est à l'Ouest, soient exploitées pour le bonheur de mon peuple". Il a promis aux Tchadiens l'indépendance alimentaire, le désenclavement du pays de l'intérieur et de l'extérieur, etc.

Enfin, le candidat du Mps a appelé tous les Tchadiens à sortir massivement le 25 avril prochain pour exercer leur droit de vote.

Contrairement à ses deux adversaires, Me Nadji Madou a lancé sa campagne à Laï, chef-lieu de la région de la Tandjilé ouest. Le candidat de l'Alliance socialiste pour le renouveau intégral (ASRI) a bâti son programme de société autour de ces mots: "Pour l'avenir, j'assume".

"Nos voix ont été volées lors des législatives [du 13 février 2011, Ndlr], notre candidature à la présidentielle est un combat politique", a confié Me Nadji Madou. Sa candidature incarne la jeunesse, même si ses deux concurrents sont de la même génération que lui. "Nous croyons à la victoire au premier tour", a-t-il conclu.

L'entame de la campagne électorale a été très mouvementée à N'Djaména. Dès les premières heures de la journée, les rues de la capitale étaient envahies par des militants et sympathisants des trois candidats. Sur les principales artères, des cortèges de bus, voitures et motocyclettes ont paradé bruyamment et incessamment, rendant la circulation très difficile.

Les bureaux de soutien sont ouverts dans presque tous les carrés, animés par des jeunes habillés de T-shirt et de casquettes à l'effigie de tel candidat ou tel parti.

Les deux plus importants marchés de N'Djaména avaient également fonctionné au rythme de la campagne électorale. A la mi-journée, toutes les boutiques étaient fermées, leurs occupants sont allés majoritairement assister au meeting géant du candidat Idriss Déby Itno.

"Le président sortant est très largement au-dessus du lot. Vu les moyens matériels et humains que son équipe de campagne a pu mobiliser autour de lui, ses deux adversaires n'ont aucune chance", a confié un diplomate européen à Xinhua.

Il n'y a aucun suspens; IDI [Idriss Déby Itno, ndlr] sera réélu haut la main", a reconnu un proche de l'opposant fédéraliste Yorongar Ngarléjy qui, à l'instar de deux autres pontes de l'opposition, boycotte le scrutin du 25 avril.