Saisie par le Sénat sur la légalité, ou non, d'un éventuel et controversé troisième mandat de Pierre Nkurunziza, la Cour constitutionnelle a déclaré mardi que le président sortant avait le droit de briguer une dernière fois la magistrature suprême au Burundi.
Sans grande surprise – après la fuite de son vice-président qui a dénoncé d'"énormes pressions" -, la Cour constitutionnelle du Burundi s'est déclarée, le 5 mai, favorable à un éventuel troisième mandat de Pierre Nkurunziza.
Dans son arrêt signé par son président, cinq juges et le greffier, la Cour constitutionnelle burundaise considère en effet que "l'article 96 [qui limite à deux les mandats présidentiels au Burundi] veut dire que le nombre de mandats au suffrage universel direct est limité à deux seulement et l'article 302 créé un mandat spécial au suffrage universel indirect et qui n'a rien à voir avec les mandats prévus à l'article 96".
"Une seule et dernière fois"
Une victoire attendue pour le camp du président sortant qui a toujours soutenu que son champion pouvait encore légalement briguer à la magistrature suprême. D'autant qu'il a été élu au second degré par une Assemblée en 2005 avant d'être réélu au suffrage universel direct en 2010.
"La Cour dit [en effet] pour droit que le renouvellement une seule et dernière fois de l'actuel mandat présidentiel au suffrage universel direct pour cinq ans n'est pas contraire à la Constitution du Burundi", confirme l'arrêt. Pas sûr que les manifestants qui s'opposent depuis le 26 avril à un éventuel mandat de Pierre Nkurunziza l'entendent de cette oreille.
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